Évidemment, pas simple de passer après le classique de Claude Autant-Lara, même s'il faut au moins reconnaître à Jean-Daniel Verhaeghe une vraie qualité : celui d'avoir modifié de nombreux éléments. Que ce soit le caractère des personnages, les relations qu'ils entretiennent entre eux et, surtout, que le couple Jean Gabin - Brigitte Bardot soit remplacé par le duo Line Renaud - Mélanie Bernier, donnant une tournure différente à l'intrigue, légèrement ambiguë mais tenant plus d'un lien mère-fille qu'amoureux, du moins sur la durée.
Le scénario a le mérite d'expliquer (un peu) le comportement de l'héroïne, pouvant paraître à un moment invraisemblable. Les différents protagonistes ne sont pas trop simplistes, savent être séduisants ou « retors » quand il le faut, là-dessus le téléfilm est plutôt convaincant. Maintenant, même s'il est agréable de ne pas assister à un banal copier-coller remis à l'ordre du jour, il est aussi clair qu' « En cas de malheur » n'apporte vraiment pas grand-chose à son modèle initial, que ce soit les dialogues beaucoup moins séduisants et surtout une réalisation restant constamment dans un format très télévisuel, la photo, les décors se révélant impersonnels, peu mis en valeur.
Surtout, si Bernier s'en sort avec les honneurs, difficile de rivaliser avec le charme et la beauté ravageuse de Bardot, mais que dire du jeu terriblement maladroit et pourtant assez touchant de Renaud (plutôt mieux sur la durée, d'ailleurs!), faisant pâle figure face à la stature impressionnante de Gabin, seul Samuel Labarthe apportant une plus-value vis-à-vis de Franco Interlenghi. Pas désagréable, donc, ayant le grand mérite de faire court et de se montrer à la fois fidèle tout en gagnant en intensité dramatique sur la durée, mais trop plat et limité par ses standards « petit écran ».