Durant un spectacle, une danseuse classique se blesse gravement à la cheville, signe pour elle que sa carrière serait terminée. Le temps de la guérison, elle va se ressourcer dans sa Bretagne natale, et va découvrir une forme de danse contemporaine qui pourrait lui permettre de danser à nouveau.
On le sait, Cédric Klapisch a toujours eu un goût particulier pour la danse ; nombreux sont ses films où les personnages laissent parler leurs corps (d'ailleurs le précédent, Deux moi, finissait ainsi), et il a également réalisé plusieurs documentaires sur le sujet.
Là, il s'y attaque de manière frontale, notamment par l'intermédiaire de Marion Barbeau, une danseuse dans la vraie vie qui incarne en quelque sorte son propre rôle. On voit la différence avec ce que faisait Natalie Portman dans Black Swan, car ici, la danse semble être naturelle pour cette femme, et une actrice débutante plutôt talentueuse, pour qui c'est sa vie, quitte à avoir rejeté auprès de son père (joué par Denis Podalydès) une prometteuse carrière dans le droit.
Même si on ne comprend rien à la danse et que, comme moi, on ressemble à une brique sur une scène, le film a quelque chose d'attrayant, notamment par l'énergie déployée par ces jeunes, qui semblent presque comme en transe une fois qu'ils s'entrainent, et on voit bien par exemple la différence entre le classique et le contemporain. Ça rejoint aussi pas mal de films antérieurs de Klapisch où ça parle d'une communauté, encore des jeunes d'ailleurs, mais toujours montrés avec le respect du travail et de l'effort.
Peut-être aurais-je des réserves sur le personnage du kiné joué par François Civil, qui n'est pas léger pour deux sous, ni sur celui de Pio Marmaï, mais en tout cas, comme dirait l'autre, En corps fait vraiment du bien, et prouve que oui, le cinéma français de 2022 peut être très bon quand il est réalisé par un type comme Klapisch.