Après As Bestas, En décalage… commence à me gonfler, le cinéma espagnol. Les gars, va falloir penser à vous bouger, parce que je commence sérieusement à envisager un boycott de la paella…

Au début, En décalage fait penser à Sound of metal, en chiant. Deux histoires de gens qui se servent de leurs oreilles pour bosser, et qui ont des problèmes avec celles-ci. Dans Sound of metal, l’exposition dure 45 secondes. Le batteur en plein concert commence à avoir des coupures de son. Dans En décalage, faut bien une demi-heure.

Donc, l’héroïne dont le boulot consiste à mettre des sons biens pêchus sur les films – bruiteuse, c’est ça ? - se rend compte qu’est apparu un décalage entre ce qu’elle voit et ce qu’elle entend. Pour elle, le son vient après l’image. A cette évocation, les utilisateurs de VLC commencent à suer...

A un moment, je me suis demandé si ça existait vraiment, cette maladie. Je veux dire, il existe tellement de maladies complètement dingues, que ça se pourrait. Pourquoi pas. Un truc neurologique à la con. D’ailleurs, le scénario nous embarque là-dessus, puisqu’elle est visiblement déjà suivie par un toubib, qui lui propose alors un genre de thérapie. Mais notre héroïne n’en a de toute évidence rien à carrer de se soigner...

Attention, à partir de maintenant, y a que du spoiler !!!

Donc, elle est dans le déni, et ça dure, ça dure encore et encore… mais le pire est à venir. Car tout à coup, enfin je veux dire, au bout d’une heure d’ennui quand même, parce qu’il n’y a pas de dialogues ou très peu, juste des scènes répétées et encore répétées en POV, son et image décalés, nous apprenons qu’elle entend le passé des endroits où elle n’était pas !!! Ya des gens à l’autre bout du bar, qui se barrent, elle traverse tout le rade pour se rendre là où ils étaient, et elle entend en différé toute leur conversation comme si elle était installée à leur table.

Ca commence donc à sombrer dans le Night Shyamalan le plus foireux, mais ça s’arrête pas là. Après un plan cul qui pourtant ne semble pas très exceptionnel, elle se resynchronise. Bonjour l’angoisse. Enfin bon.

Et pis non, en fait. Maintenant, elle se désynchronise à volonté !! D’abord quelques minutes. Puis des jours. Et enfin, des années, qu’elle peut remonter comme elle veut dans le passé pour entendre ce qui s’y est dit !!!

A la fin, ça devient vraiment n’importe quoi, je vais quand même épargner le suspens pour les rares qui auront lu cette critique jusque là et les encore plus rares qui auront après ça toujours envie de voir le film...

GerardDenfer
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le 18 août 2022

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