Je suis allée voir "En équilibre" et j'avoue avoir passé un magnifique moment.
Pourquoi ? Puisqu'il s'agit de l'éternelle et redondante thématique du dépassement de soi, de ce que l'on est vraiment, ce à quoi on renonce parce qu'on n'a pas été reçu(e) à un concours, par exemple, ce à quoi on renonce empêché par la vie ?
Parce que Albert DUPONTEL porte à merveille le propos, et Cécile DE FRANCE y répond d'un jeu fort juste, parce qu'aussi la sobriété de la mise en scène, la douceur des couleurs, parce que la façon de répondre oui à la place de non, parce qu'il est question de savoir si on est autonome ou dépendant.
Il n'est pas tant question d'équitation, de dressage, d'assurance ou de piano, mais surtout de libre arbitre, de limites, celles qu'on a celles qu'on repousse et celles qu'on accepte en pleine conscience.
Un petit air breton de "Sur la Route de Madison", de ces Amours qui ne finissent jamais faute d'avoir pu se réaliser, ces portes qu'on n'ouvre jamais parce qu'on sait que vivre, c'est faire des choix, c'est renoncer. Parce qu'il existe dans le platonique quelque chose de fantasmatique qui continue de porter, de faire avancer, de SE réaliser, d'ex-sister, quelque chose du possible qui restera à jamais exclu du réel, dont LACAN disait que c'était l'impossible (à réaliser), quelque chose de la sublimation.
Le bleu de la mer s'imprime pour quelque heure et demi dans une douce tristesse, une amertume joyeuse, un paradoxe tout humain.
Bonne séance :)