Après Un triomphe, Emmanuel Courcol reprend quelques-uns de ses ingrédients mais en les amplifiant et en y ajoutant une cargaison de bons sentiments, dans l'histoire d'En fanfare, situé en très grande partie dans les Hauts-de-France. Précisons d'ailleurs qu'à la lecture du synopsis du film, l'on s'aperçoit qu'un élément dramatique a été sciemment oublié (une greffe de moelle) alors qu'il conditionne une grande partie du récit. Une bonne louche de déterminisme social, très appuyé, nous convie à comparer le destin de deux frères, l'un chef d'orchestre reconnu, l'autre modeste joueur de trombone, dans le Nord, donc. Le film a un très gros cœur qui bat au sein de son intrigue, et il faudrait être bien cynique pour ne céder à l'émotion mais celle-ci est quand même bien forcée et cette absence de nuances dans une direction obligatoire ne fait que s'accentuer au fil des minutes. Il y a de l'humour, fort heureusement, mais qui ne vient que souligner à grands traits les messages véhiculés par le film. Dans cet ouvrage cousu de fil blanc, avec des filaments gris destinés à apitoyer, Benjamin Lavernhe ne faillit pas à la tâche et trouve en l'excellent Pierre Lottin un parfait contrepoint. Destiné à faire rire et pleurer, à doses à peu près égales, En fanfare suggère que quand la musique est bonne, quel que soit son genre, tout peut s'arranger dans la solidarité et la fraternité; malgré les vicissitudes de la vie. Voire.