C’est l’histoire de deux frères séparés à la naissance, qui se retrouvent lorsque l’un d’entre eux a besoin de l’autre (plus précisément, de sa moelle) pour survivre. Une fratrie désaccordée sur fond de déterminisme social.
Thibaud (Benjamin Lavernhe) est un chef d’orchestre accompli, à la renommée internationale. Il a « tiré le bon numéro » en étant adopté par une famille bourgeoise de Meudon, qui l’a mis dès l’âge de trois ans au piano. Au même moment, Jimmy (Pierre Lottin) est placé dans une famille ouvrière dans le Nord. Il finira cantinier, mais passera son temps libre dans la fanfare de sa ville à jouer du trombone.
Emmanuel Courcol nous fait vivre un moment schizophrène, mêlant les genres du drame et de la comédie, entre film d’auteur et film populaire. Tout au long du film, le spectateur passe des rires aux pleurs, puis sèche ses larmes avec le sourire aux lèvres.
C’est un film porté par la musique, forcément, avec deux frères que tout sépare sauf cet amour pour le son. Une mention spéciale aux musiciens de l’harmonie des mineurs de Lallaing, héros inattendus de cette comédie. Mais c’est surtout un film qui revient sur ce décalage permanent entre deux classes sociales, aux préoccupations éloignées, source de tensions au sein de la fratrie.
Le duo d’acteurs fonctionne d’ailleurs très bien, avec un casting qui renvoie à la condition des personnages. Benjamin Lavernhe étant reconnu pour ses classes à la Comédie française alors que Pierre Lottin est plutôt connu pour son rôle dans les Tuches. Et il y a un réel travail pour s’approprier les personnages.
Finalement, c’est un bon moment de cinéma français sur des airs de Charles Aznavour et de Maurice Ravel !