Emmanuel Courcol prend le parti de rire des inégalités sociales, façon La vie est un long fleuve tranquille, mais de manière plus musicale. C'est le principe de la comédie, rire de ce qui, au prime abord, n'est pas forcément drôle : ajoutons aux inégalités sociales, la maladie d'un côté, la fermeture d'usine de l'autre, un grand chef d'orchestre et un tromboniste d'harmonie, et ça part en fanfare !
Mené tambour battant par deux acteurs eux-mêmes issus de deux types de cinéma socialement très différents (Benjamin Lavernhe de la Comédie Française et Pierre Lottin des Tuches), En Fanfare joue très bien du côté de l'humour, sans oublier la corde sensible, pour une mélodie feel good mais pas niaise, qui tient un propos sur la difficulté des différents milieux sociaux à se comprendre au-delà des passions qu'ils peuvent partager, ici le jazz. À l'instar d'une fin un peu trop naïve et trop pleine de bons sentiments, En Fanfare peut réussir le pari de réunir (Emmanuel Courcol réalise sans doute sur la musique ce que Cédric Klapisch avant tenté sur la danse avec En Corps : peut-être qu'à l'avenir ce seront des classiques).
Le boléro de Ravel, oeuvre universelle qui, reprise par Pierre Dac et Francis Blanche pour l'hymne de leur parti en gestation (le Parti d'en rire), n'aura pas d'autre discours politique que celui de la fraternité des uns avec les autres. C'est pas avec ça qu'on fait une révolution (ai-je dit), mais ça fait pas de mal en ce moment (m'a-t-on répondu).