À relire l'affiche, j'ai dû passer à côté du film ! A y lire "Rires en cascade", cela laissait supposer de l'équivalent des chutes du Niagara ou de Victoria de fous rires ! Ce n'est pas évident d'apprécier ce film dans une petite salle peu remplie et dont les rires sont juste finalement l'équivalent d'une cascade d'un ruisseau dans le lit d'un fleuve. Passons les autres slogans dithyrambiques qui claquent comme des néons dans les yeux comme autant d'hameçons devant un pauvre poisson.
Le film fait rire, certes, mais l'ennui se pointe et plus souvent que de remuer les muscles zygomatiques. Pourtant, on peut sentir un potentiel et une dynamique identiques à d'autres longs métrages avec des tandems dans lesquels jouaient par exemple des acteurs comme Pierre Richard et Gérard Depardieu ensemble dans une époque passée. Hors, il n'en est rien, hélas dès le premier tiers écoulé. C'est une demi déception qui se révèle du grand écran.
En Liberté débute pourtant bien grâce à des scènes désopilantes, dès qu'Yvonne (Adèle Haenel), épouse et veuve du flic héros de la ville, apprend la véritable nature de ce qu'était son défunt mari (Vincent Elbaz), ripou qu'elle démythifie progressivement tous les soirs par la suite devant son fils au lit, tendre bambin qui voit incessament son paternel comme un héros. Puis cette mère violemment déçue se décide d'aller réparer les pots cassés en suivant Antoine (Pio Marmaï). Ce dernier sort alors de prison après avoir été injustement condamné à cause du mari d'Yvonne et se retrouve moralement transformé par huit années d'ambiance carcérale. C'est donc drôle avant de traverser des accalmies pompeuses, comme si on passe d'une comédie populaire à du cinéma d'auteur assoupissant et inversement jusqu'à la fin. Ça s'enlise entre du tragicomique baigné dans du méli mélo sentimental ou de conscience morale où se sont ajoutés, entretemps, deux autres personnages interprétés par la charmante Audrey Tautou, en femme toujours amoureuse de son Antoine et Damien Bonnard, en ancien coéquipier du ripou et secrètement amoureux d'Yvonne. Des passages calmes prolongés appesantissent l'histoire, ralentissent le rythme narratif auquel on pouvait s'attendre.
Alors, je ne sais pas. Même si le rire est communicatif, je me dis sans doute que En Liberté m'aurait fait le même effet dans une grande salle comble.
Je termine en me disant tant pis une fois de plus.