En démarrant ce film, je ne savais pas que c'était une adaptation modernisée du roman de Georges Simenon, En cas de malheur, lequel avait donné un film au nom éponyme admirable signé Claude Autant-Lara, avec Jean Gabin et Brigitte Bardot. Là, ce sont Gérard Lanvin et Virginie Ledoyen qui reprennent les rôles pour la même histoire, à savoir un avocat qui tombe amoureux de sa jeune plaignante, au point qu'il va fabriquer un faux témoignage pour la couvrir après un casse qu'elle a effectué avec une amie. On retrouve aussi le petit ami parasite, joué par Guillaume Canet, avant leurs retrouvailles dans La plage, et Carole Bouquet en épouse délaissée de Lanvin.
Disons-le tout net ; le film ne dégage pas la même force que celui d'Autant-Lara, car il n'y a pas cette ambiguïté entre les deux personnages, en particulier sur la différence d'âge. Là, Gérard Lanvin a environ 25 ans de plus que Virginie Ledoyen, et ça ne se voit pas tellement au niveau physique. A notre époque, les couples avec une grande différence d'âge choquent moins qu'en 1956, et le duo Lanvin-Ledoyen n'a pas grand chose de sulfureux. La modernité étant que Ledoyen soit seins nus à un moment donné (mais pas les fesses, contrairement à la scène coupée de Brigitte Bardot), mais j'avoue ne pas avoir saisi l’intérêt de refaire le même film.
En plus, Pierre Jolivet a commis un crime ; celui de mal faire jouer Carole Bouquet, mais par contre bon point pour le débutant Guillaume Canet, qui joue déjà très bien les chiens fous. Et le point le plus surprenant est la musique, signée Serge Perathoner et Jannick Top, qui verse allègrement dans l'ambiance, voire l'électro, ce qui donne quelque chose de peu commun par rapport à la banalité de la mise en scène.
Mais pour le reste, c'est vraiment ni fait, ni à faire.