En toute innocence par inspecteurmorvandieu

Alain Jessua filme l'antagonisme et la lutte à mort entre un père et sa belle-fille que le premier vient de surprendre en plein adultère. Désormais, Paul et Catherine s'observent à la dérobée, l'un et l'autre vulnérables, lui paralysé dans un fauteuil roulant, elle sous la menace d'être dénoncée.

Voilà le décor du drame. Un drame bourgeois dont la mise en scène manque de caractère et de relief. Mais, surtout, on ne ne croit pas beaucoup à la haine que se vouent les deux personnages, auparavant si proches. Autant on admet l'amour blessé et la rancune de Paul (M.Serrault), incapable de pardonner, autant on n'imagine mal sa bru (N.Baye) tentant de s'en débarrasser par le meurtre...

Une si petite cause engendrant des effets si excessifs relève habituellement d'un action de psychopathes ou de méchants (de cinéma), ce que ne sont, à l'évidence, ni Paul ni Catherine. Dès lors, le sujet, réduit à un cas de figure théorique, perd de sa crédibilité et, consécutivement, le suspense de son efficacité. Cette faiblesse, dans l'esprit, du sujet enlève de l'intérêt à la relation entre les deux personnages, qu'on aurait préférée moins radicale et plus subtile. D'autant que Serrault et Nathalie Baye forment un couple séduisant.