C'est donc en cette fin novembre 2021 que Disney revient au cinéma.
Après avoir lâché, comme en rase campagne, Raya et le Dernier Dragon ou encore Luca et Soul sur sa plate-forme de VOD.
Avec Encanto : La Fantastique Famille Madrigal, Disney renoue avec la magie, après la parenthèse prolongée de la situation sanitaire. Drôle de connexion, donc, avec ce que proposait En Avant, dernier film exploité sur grand écran.
L'analogie pourrait être purement accidentelle si le nouveau venu ne mettait pas en scène le même archétype de personnage, celui de l'adolescent peu sûr de lui. Mirabel et Ian Lightfoot, même combat, finalement.
Et même note, aussi.
S'il y a des évidences que l'on ne cesse d'écrire avec chaque nouvel opus de la souris aux grandes oreilles, comme la superbe qualité graphique de l'ensemble, les couleurs vives et chaudes, la variété des décors ou encore la souplesse de l'animation, qui donnent envie de casser sa tirelire pour se procurer l'artbook en import, Encanto fait montre, aussi, de quelques défauts qui pourraient se montrer perturbants à l'image.
En premier lieu, il y a cette structure un peu bancale, avec son exposition qui ronronnerait presque, avant de se dynamiser devant les enjeux et la nécessité d'entamer la mission sauvetage de son héroïne qui, si elle ne sort presque jamais de sa maison, voyage cependant dans de superbes univers sous influences diverses. Au point de faire de cette Casita un personnage à part entière, comme doué d'une vie propre, véritable âme et manifestation des sentiments traversant cette famille dysfonctionnelle réunie autour d'une matriarche un peu méchante, mais pas trop quand même.
Et comme dans Coco, il y sera aussi question d'héritage et de transmission, thématiques partagées entre jolies émotions portées à l'écran, maladresses parfois naïves et paraboles transparentes d'une paresse confondante.
Et s'il faut saluer Disney pour quelques bonnes idées, comme le fait de fouler des terres inexplorées en faisant dériver Encanto vers le film de maison possédée, le plus dommage, dans l'histoire, est l'inanité de presque chaque chanson parfois inintelligibles, du moins en VF, et dont aucune ne reste en mémoire, comme dans La Reine des Neiges II, et qui interviennent bien trop souvent en imitant les tics de la comédie musicale.
Lin-Manuel Miranda se montre donc très loin, avec Encanto, de ce qu'il avait pu offrir avec Vaïana : La Légende du Bout du Monde.
Et s'il reste en mémoire la beauté de l'ensemble et l'empathie suscitée par les rancoeurs, les non-dits, les secrets et autres moutons noirs que connaissent chaque famille, le dernier Disney offre aussi un goût de trop peu, accentué par une morale neuneu venant fragiliser les fondations du film.
Faisant penser que la magie que voudrait habiter Encanto semble manquer d'un tout petit peu de folie, d'inventivité et de flamboyant.
Pas de quoi casser la baraque, en somme.
Behind_the_Mask, sagrada familia.