Encore une fois, je ne pourrai pas être objectif concernant ce film, car il est du tout début des années 2000. Nous étions jeunes, insouciants, internet commençait juste, personne n'avait de smartphone, les Twin Towers n'étaient pas encore détruites, c'était la fin des années Clinton, et il y avait des films avec Marie Gillain qui sortaient régulièrement au cinéma.
Le scénario est vu et revu : un homme médiocre est tenté par le diable, qui lui donne sept voeux en échange de son âme. S'il n'est pas content de son voeu, il peut taper 666 sur un bippeur. Chacun de ces voeux est évidemment truqué par le diable, et l'heure des comptes arrive.
Mais notre héros va sauver son âme en formulant un dernier voeu complétement désintéressé. Il continue sa vie avec plus de conscience de lui-même et finit par rencontre l'amour.
Le rythme du film est assez poussif, les effets spéciaux aujourd'hui font ringards, comme l'ensemble des situations.
Mais en vrai, il est fort possible qu'un jour je revoie ce film très moyen...
Pourquoi ?
Parce qu'il y a Brendan Fraser, et cet acteur est pour moi un mystère. Sex-symbol qui a décidé de se consacrer à des comédies décérébrées ou à des films d'auteurs (l'oublié Ni dieux ni démons), il a une forme de lourdeur, de balourdise, mais aussi de candeur absolument désarmante. Ce n'est clairement pas De Niro, mais il a envie de se donner pour le film. Et ses interviews montrent que c'est un bel être humain.
Et bien sûr, on ne va pas se mentir, tous ceux qui sont allés voir ce film y sont allés pour Liz Hurley. Et Dieu sait que, si elle n'est pas une actrice incroyable non plus, elle est une des rares merveilles que le Royaume-Uni ait apporté à l'Humanité, enchaînant ici un nombre de costumes assez étourdissants.
Ce type de comédie est aujourd'hui ringard, car le rythme est lent, et le propos est parfois limite (que dire qu'Elliott annule son voeu où il est écrivain à succès, brillant, intelligent, simplement car il découvre qu'il est gay et ne pourra donc pas scorer avec Allison, la femme de ses rêves ?).
Si un tel film sortait aujourd'hui, nul doute qu'on le traiterait de catastrophe et qu'il déchaînerait tous les enfers sur les réseaux sociaux. Pour le public de maintenant, c'est irregardable.
Et pourtant sa bêtise empreinte de bonne humeur et son rythme obsolète ont quelque chose qui me rassurent. C'est un doudou. Celui du début de mes études. Celui de nos dernières années d'insouciances près-Bush.
Je l'avais dit. Je ne peux pas être objectif avec ce film.