Sous ces atours de simple série B voguant sur le succès surprise du Duel de Spielberg (aussi distribué par Universal), The Car se permet de glisser quelques allégories quant aux travers humains. Ainsi, on y verra:



  • un homme violent battre sa femme,

  • un officier de police alcoolique (repenti) causant indirectement la mort de 3 personnes (alors qu'il lui avait été expressément demandé de faire annuler une répétition de parade),

  • le shériff ayant des vues sur la femme d'autrui,

  • et la petite-amie de Wade qui encouragerait presque un de ses élèves à la dessiner nue.


On pourrait donc déduire que l'Entité est en fait sortie de l'Enfer (la voiture semble littéralement sortir de nulle part dans la fournaise d'un désert minéral), dans l'intention de "punir" les pêcheurs impénitents, tout en laissant paradoxalement le mari cogneur, ce qui le mènera à sa propre "perte"..
Il serait donc possible d'extrapoler que chaque victime avait quelque chose sur la conscience...
Comme quoi, un petit film sans prétention peut quelquefois donner à réfléchir après un visionnage attentif.


Le casting est plutôt chouette (James "Westworld" Brolin, Ronny "Deliverance" Cox, John "The Godfather" Marley, R.G "Pat Garrett and Billy the Kid" Armstrong, Eddie "A Man Called Horse" Little Sky), mais il est évident que la star du film, c'est The Car elle-même.


Customisation géniale d'une Lincoln Continental Mark III réalisée par George Barris (designer de la fameuse Batmobile télévisée, mais aussi de la Black Beauty de The Green Hornet ou encore The Munster Koach de la série The Munsters), The Car inspire la crainte de par son toit rabaissé, de sa ligne de caisse rehaussée et de l'élargissement de ses voies avant et arrière (sans oublier sa teinte noire, ses chromes imposants et ses vitrages ambres).
Bien que son comportement puisse paraitre parfois puéril (elle trépigne ainsi devant le cimetière et tourne en rond comme un gamin en plein caprice), The Car semble prendre plaisir à ses exactions punitives.
Ainsi, elle attisera la peur du couple de cycliste comme un chat le ferait avec une souris et se fait gorge d'annoncer sa venue à tout va, via son klaxon tonitruant.


Son plongeon final révèlera subrepticement son "âme" aux yeux des "conspirateurs", choqués mais bienheureux de le voir ainsi défait...
Cependant, le générique final laisse entendre que The Car n'était donc qu'un réceptacle. Et un réceptacle, ça se remplace...


"Tremblez, insignifiantes créatures de Dieu !
Je suis caché au détour d'un chemin !
Je suis tapi dans l'ombre d'un garage.
Vérifiez chaque coin de rue, car il est possible que je surgisse à tout moment d'un parking souterrain, de derrière une haie, d'une bretelle d'accès d'autoroute...
Et vous saurez alors pourquoi vous avez peur au milieu de la nuit, quand s'abattra sur vous, la puissance de ma monture !"


Quant à la réalisation de Silverstein - bien qu'un peu académique - elle se pare néanmoins d'un POV (Point Of View) très immersif, représentant un avatar des "yeux" de l'Entité qui la commande.


En résumé, The Car - si l'on passe outre le fait du concept de départ - est une excellente série B, un peu entachée de quelques scènes "too much" (Lauren qui fait la maligne en insultant la virilité de l'hypothétique conducteur) ou nantie d'un humour bidon (l'autostoppeur) ou de répliques pas terribles (l'officier Mott).
Concernant la partition de Leonard Rosenman, elle est assourdissante et est loin d'illustrer correctement le film (malgré sa reprise intéressante du fameux Dies Irae, déjà entendu dans The Shining de Kubrick ou Sleeping With The Enemy de Joseph Ruben).


C'est pour ces raisons citées ci-dessus que j'ai remonté le film pour lui donner un meilleur rythme, tout en remplaçant la musique de Rosenman par celle de Cliff Martinez (The Foreigner) et de Tomandandy (The Apparition).
15 minutes supprimées qui donne un meilleur élan au film et une fin plus épurée, font de The Car un bien meilleur film. Tout du moins, à mon humble avis...

Créée

le 28 août 2018

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The Lizard King

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