Kinski et Herzog, deux mégalomanes, un acteur mort et un réalisateur vivant, ce qui donne un avantage au second : non seulement il peut profiter des dimanches ensoleillés, du vin de Moselle et de la crise financière mondiale, mais en plus personne n’est là pour le contredire lorsqu’il évoque ses rapports avec son « plus cher ennemi ». Cela dit, Herzog me semble honnête, dans la démarche comme dans l’exécution.
En tant que documentaire, "Ennemis intimes" remplit son but premier : instruire. Le spectateur non-spécialiste apprendra sans doute des choses, ou tout au moins mettra des images sur des anecdotes, car la légende de la collaboration entre Kinski et Herzog est telle qu’il faut souvent faire le tri entre les histoires vraies et fausses, les apocryphes et les exagérées, les complaisantes et les entretenues.
Cela dit, l’hommage reste assez convenu et le rythme plutôt plan-plan. Et "Ennemis intimes" demeure moins bon que "Nosferatu" ou "Aguirre", qu’il donne toutefois envie de (re)voir.