Les larbins des patrons

Vu a la suite de la vidéo de CinémaEtPolitique sur le film, j'étais intrigué par ce film que je ne connaissais que de nom. Pouvant se présenter comme un film d'enquête classique (un meurtre, une enquête, la resolution du crime), enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçons présente cependant sa particularité dès les deux premières scènes : nous connaissons le meurtrier, c'est le commissaire de la crim, qui va alors marcher sur un fil entre laisser des indices sur sa propre culpabilité et tenter de résoudre l'enquête, la voyant comme un jeu.

Bien qu'avec un montage et une mise en scène sobre (bien que l'utilisation des effets de "volet" fait plaisir, et prend tout son sens dans la scène final), c'est par son message que le film d'elio petri acquière sa singularité et son audace : la police est criminelle, corporatiste, abuse de ses pouvoirs, et encore plus dans le contexte de sortie du film au début des années de plombs en Italie.

Ainsi, elio Petri dénonce ici les arcanes du pouvoir policier, vu comme force de répression politique, réactionnaire et surtout corrompu jusqu'à la moelle par le pouvoir, un pouvoir qui détruit (grace à la torture) le corps et l'esprit du "citoyen ordinaire " comme le commissaire aime le rapeller à ceux qu'il questionne pendant des heures.

Le climax final est puissant et important, ou le commissaire avoue ses crimes et ou la situation sera réglé hors-champs, hors de la société civil mais bien dans les instances policières seulement.

Ainsi, ce n'est pas un simple film anti-policier, qui les présentes comme seulements des violents impunis, mais montre des travers bien plus profond, plus subtile : la police elle même est criminelle, elle protège les violents en son sein et le commissaire, avide de puissance et de pouvoir n'est qu'un symptôme de l'institution policière, que cette dernière cherchera à protéger à tout prix pour l'honneur.

Un très bon film policier, important et qui n'a pas pris une ride, même de l'autre côté des Alpes.