Voilà un film tout à fait remarquable. C'est une fable politique quelque part entre Jarry et Brecht : Jarry à cause du côté "hénaurme", bouffon, mussolinien de son personnage de commissaire joué par Gian Maria Volonte. Brecht à cause de la mise en scène de Petri, qui tire dans les scènes clés du côté de l'abstraction, en raison du choix des décors ou de la façon d'employer la caméra.
C'est pourquoi, s'il se réfère à une période précise de l'histoire de l'Italie (premiers attentats des groupes d'extrême gauche, période de la "stratégie de la tension"), le film résonne avec notre époque : il nous parle de ce que c'est que le pouvoir, d'un certain rapport de la classe politique dirigeante à ce pouvoir, et ses conséquences : écoutes téléphoniques (fabuleuse scène de la salle des écoutes), contrôles... et bien sûr le mensonge poussé à l'absurde, avec ce personnage qui commet un crime rien que pour démontrer qu'il est au-dessus des lois, et que personne n'osera s'attaquer à lui.
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