Pietri met en scène une démonstration kafkaïenne de l’exercice de l’état. Au-dessus de la vérité et des lois, il montre les effets pervers du pouvoir.
C’est un thriller qui est une satire féroce de la police et surtout du pouvoir politique dans un système où s’articulent subversion, immoralité, mensonges d’état et répression. La mise en scène est une belle démonstration de ce qu’on pourrait appeler des injonctions paradoxales ( alors que l’appareil policier et les institutions étatiques sont censées représenter la loi et la morale, Pietri nous montre l’impunité, la perversion du même système, des institutions qui protègeront ses membres malgré leurs fautes pour éviter le scandale ) . Le réalisateur cite Kafka et l’on comprend pourquoi. La prestation « outrée » de G- M. VOLONTE est brillante, dans un rôle de chef de la police promu à la section politique et qui est aussi un criminel. On ne sait s’il est un pervers ou atteint d’un délire schizophrénique mais sa mégalomanie , son ton de dictateur et son sentiment d’impunité sont poussé jusqu’à l’extrême , puisqu’il va jusqu’à exiger des lois de plus en plus répressives tout en éprouvant de la jouissance quant à son impunité concernant son crime. La dernière partie est une belle illustration de ce pari par l’absurde et le cynisme.