Une vérité qui dérange.

Au sommet de l’état, flics et voyous sombrent dans les eaux troubles du trafic. Dans l’abîme du doute peut exploser la vérité qui dérange.Le film , reconstitution d’un fait divers ( méthodes troubles de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants et de son chef dont l’infiltré l'accuse d'avoir détourné les principes de la lutte antidrogue pour favoriser l'importation de plusieurs tonnes de cannabis, avec la complicité des gros trafiquants) est construit comme un thriller autant politique que d’espionnage est sec, précis, souvent complexe et s’intéresse surtout à la relation parfois ambivalente entre l’infiltré (sa source) et le journaliste, sans que l’on puisse tout à fait élucider les tenants et aboutissants.

Tout repose sur une relation de confiance où parfois s’insinue l’ambiguïté sur le personnage, mais aussi sur la dimension de la vérité. La parole des uns et des autres s’assemble, se confronte, nous déroute parfois … entre faux semblants, doutes et mensonges, motivations des uns et des autres des partenaires (journaliste cherchant le scoop ou cherchant à dénoncer un scandale ? ex infiltré mégalomane ou un repenti sincère ?) , on y découvre aussi l’ambigüité vénéneuse des relations entre pouvoir et le banditisme à travers la figure du grand flic un peu cynique et dans le déni d’un système au-dessus de lui auquel il contribue.