Tout est dans le titre.

Moi qui m'attendais à être "matrixé", moi qui partais tout heureux à l'idée de me pencher sur la filmographie de Noé, moi qui voulais retrouver ce sentiment transcendantal présent dans Climax que j'avais adoré au cinéma, ô déception...
(C'était pourtant si bien parti avec ce générique d'intro épileptique absolument incroyable)

Enter the void est, à mon humble avis, un film mauvais, très mauvais, un surplus de plans spectaculaires totalement fous qui caractérisent un propos insipide, dépourvu de sens et surtout quasi inexistant.

S'il y a bien une chose que je n'aime pas au cinéma, c'est le démonstratif non justifié (une forme spectaculaire pour un fond absent), et j'ai été servi. Là où l'esthétique et les folies techniques de Climax avaient à mes yeux un rapport direct avec le fond conté, ici tout est là pour faire joli, comme si Gaspar Noé avait eu avant tout une idée visuelle pour son film (droguée et psychédélique) et qu'il avait créé un scénario bidon autour (si l'on peut appeler ça un scénario) pour pouvoir caler ses idées techniques en un long-métrage, assez pitoyable.

En parlant de long-métrage, celui-ci est un trop-long-métrage. Plus sérieusement c'est absurde, deux heures quarante éprouvantes, injustifiées, interminables.
Horrible.
Et je ne parle même pas de la fin dans le "Love hotel", 20 minutes pendant lesquelles je n'ai fait que fixer les aiguilles de ma montre.

Enter the void, c'est aussi un film monotone au possible.
La redondance du film est sidérante (en même temps, tenir deux heures quarante avec un scénario aussi maigre vous me direz...). On a l'impression de voir les mêmes séquences en boucle: le plan vu de dessus qui traverse tous les murs de Tokyo, la caméra qui rentre dans une ampoule et qui ressort du feu (avec un passage épileptique gratuit entre les deux), etc.
Insupportable.

Enter the void est une routine.

C'est quand même dingue de constater que Gaspar noé a plus de choses à raconter dans un film quasi improvisé tourné en 15 jours comme Climax (et Irréversible je l'espère) que dans un film qu'il a préparé et pour lequel il a écrit un scénario.

En bref, c'est pour moi un film dans lequel l'expérience visuelle est l'intérêt principal, avec des prouesses techniques virtuoses mais un vide absolu dans le fond qui résonne pendant deux heures quarante d'un ennui total.

Sinon pour lire ma critique de Climax, je vous redirige ici!

Créée

le 29 sept. 2018

Critique lue 1.3K fois

4 j'aime

7 commentaires

MarvinGombart

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

4
7

D'autres avis sur Enter the Void

Enter the Void
BrunePlatine
9

Ashes to ashes

Voilà un film qui divise, auquel vous avez mis entre 1 et 10. On ne peut pas faire plus extrême ! Rien de plus normal, il constitue une proposition de cinéma très singulière à laquelle on peut...

le 5 déc. 2015

80 j'aime

11

Enter the Void
Raf
3

La drogue du violeur

Voilà une dope pernicieuse mes biens chers frères ! Emballée dans son string ficelle, elle joue à la petite pétasse de club, corps fuselé, le téton qui pointe, pose lascive et outrancière, ces lèvres...

Par

le 6 janv. 2011

68 j'aime

15

Enter the Void
Noa
7

Ça aurait pu, du (?) être un chef d'oeuvre...

Enter. Noa, un an après le buzz. Bon, je suis un peu en retard, mais on va arranger ça. Je suis assise, devant la giga télé de monsieur, avec le super son qui dépote. Et c'est parti ! Pour les...

Par

le 29 mars 2011

59 j'aime

8

Du même critique

Le Sang des bêtes
MarvinGombart
8

L'horreur consciente

Un documentaire très éprouvant signé Georges Franju qui nous montre ce que nous connaissons déjà, en quelque sorte, mais que nous essayons d'oublier. Une horreur crue montrée à travers les yeux des...

le 1 oct. 2018

14 j'aime

6

Le Goût de la cerise
MarvinGombart
9

Prose d'une aube heureuse

Aujourd'hui je vois un Homme dans sa voiture. Son visage affiche la fatigue, il est fatigué de voir, d'entendre, de comprendre et de connaître. Ses yeux reflettent un désir de paix éternelle,...

le 1 févr. 2019

9 j'aime

3

Juste la fin du monde
MarvinGombart
8

Le motus comme aveu

Le dialogue est un meuble, la seule chose qui compte est le regard, la proximité. Lors d'une discussion avec autrui, les plus beaux moments et ceux qui passent le plus lentement sont les moments de...

le 2 févr. 2019

9 j'aime

5