Un chalet en pleine nature. Deux hommes apprennent à se connaître et à s'aimer. Parenthèse enchantée, air pur, lac immobile. Le dispositif d'Entre les roseaux est proche du minimalisme : un seul endroit (ou presque), deux personnes (une troisième de manière épisodique). Il s'agit d'une histoire éphémère entre deux garçons qui n'auraient jamais dû se côtoyer et qui ont fui leurs racines, l'un et l'autre, mais pas pour les raisons. Entre le finlandais amoureux de Paris et le syrien exilé et au-delà de leur attraction mutuelle, tout est à découvrir. Le duo fonctionne bien et est crédible mais il manque beaucoup de profondeur à l'écriture de ce premier film qui mise surtout sur la douceur et la sensualité. Ce qui fait à la fois son charme et en expose les limites. Les conversations entre les deux hommes sont parfois maladroites notamment quand il est question de différences entre les modes de vie entre l'occident et l'orient ou encore du statut de réfugié. Le réalisateur a beau essayer de schématiser les situations des deux amants, elles sont bien évidemment beaucoup plus complexes et ne se comparent pas. C'est quand Entre les roseaux se contente d'évoquer un amour naissant qu'il est finalement le plus à l'aise, pas quand il tente de s'élever au-dessus de la simple romance.