Une expérience sensorielle vouée à dénoncer la cruauté humaine envers les animaux à travers le regard empathique d'un âne errant dans les méandres d'une Europe fantasmagorique.


Certains plans sont visuellement splendides et on ne peut nier que le parti pris de narrer un environnement anxiogène du point de vue de l'equide apporte un naturalisme assez émouvant à l'ensemble. De même que ce mélange assez anachronique de passages burlesques/absurdes succédant à des segments d'effroi, précédemment reliés à des vagues contemplatives/mélancoliques forment une uchronie existentialiste qui dans ses meilleurs moments n'est pas sans rappeler un style Bressonien (le scénario est d'ailleurs tiré du film Au hasard Balthazar, sans grande surprise)


Malheureusement le formalisme excessif de la mise en scène du polonais vient en grande partie gâcher la poésie préalablement établie. Des plans de grue succèdent à des larges panoramas, striés par des sons parfois insupportables de mièvrerie. Beaucoup de morceaux classiques trop parsemés viennent affadir une démonstration par ailleurs trop appuyée qui se voudrait métaphorique sur nos propres comportements bestiaux. On est alors bien en peine de comprendre ce qu'est censé représenter la présence D'Isabelle Huppert dans une apparition brièvement fantomatique de marâtre bourgeoise.


Au final un exercice naturaliste qui exercice une assez belle fascination cinématographique par l'ampleur de sa réalisation, mais qui pêche malheureusement par un casting peu convaincant ainsi que sa surenchère décorative


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le 20 oct. 2022

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