Il a l'droit de la boucler surtout, ou il va prendre mon droit !
Comme pas mal de films de genre j'ai connu Q (The Winged Serpent, American Terror ou quel que soit le nom que vous lui connaissiez) d'abord en tant qu'affiche avant de finir par tomber dessus chez mon dealer préféré la semaine dernière.
Comme pour l'affiche le monstre sur la jaquette n'a pas grand chose à voir avec celui vu à l'écran mais c'est finalement pas plus mal, l'effet n'en est que plus sympathique lors de sa première apparition complète.
Résumé de la jaquette :
Dans Manhattan, règne la panique et la terreur causéess (oui oui, avec deux s) par d'étrange morts : un laveur de carreaux s'écrase contre la vitre d'un gratte-ciel, une jeune fille qui prenait un bain de soleil sur sa terrasse est retrouvée affreusement mutilée !
Un policier chargé de l'enquête découvrira la terrible vérité sur toutes ces horreurs...
Ça commence comme un Don Siegel du pauvre avec une vue aérienne de New York et on se croirait presque devant un test image pour le début de l'Inspecteur Harry, réalisé 10 ans plus tôt (impression renforcé plus tard par la scène du bain de soleil ou de la piscine) avant de rentrer dans le vif du sujet avec la mort violente d'un nettoyeur de carreaux. Et là bam tout de suite on passe à autre chose, un cadavre d'écorché retrouvé dans une chambre d’hôtel, avec Carradine et Richard Roundtree en Shaft vieillissant et bougon.
Très vite on en arrive à suivre deux histoires (voire même trois si on compte cette histoire d'écorché beaucoup moins réussie) qui se recoupent comme de juste, d'une part cette histoire de monstre volant en liberté dans Manhattan et d'autre part celle du braquage loupé d'une bijouterie, Michael Moriarty (doublé en VF par la voix française d'Adrien Monk), véritable (anti)héros de l'histoire faisant le lien entre les deux affaires.
Pour ma part j'ai trouvé ça assez amusant, ça se laisse bien regarder et même si comme tout bon film de série B l'histoire est émaillée de faux raccords et de quelques passages illogiques (ou tout du moins plus que la moyenne dans ce genre de productions) on sent que le réalisateur voulait raconter quelque chose.
Les vues aériennes de New York sont très sympas et permettent de redécouvrir Manhattan et quelques unes de ses curiosités architecturales, du Crysler building à une réplique miniature de la fameuse statue de la liberté dont le film se permet le luxe de nous apprendre l'histoire.
La bestiole quant à elle est ma foi plutôt bien foutue. C'est pas fabuleux non plus mais pour une bestiole animée en stop motion c'est pas mal, d'autant que ce vieux briscard de Larry Cohen s'ingénie à ne jamais la montrer en entier avant l'inéluctable scène de la confrontation, superbe climax en contrepied total avec celui de King Kong auquel on ne peut cependant s'empêcher de penser.
A voir pour :
David Carradine en flic et son dossier sur l'affaire, New York, ses buildings et la créature, la voix française de Monk. Un beau plan nichon, un morceau de piano digne du roi Louie, l'incroyable talent de bruiteur de David, une notion intéressante de la précision chirurgicale, un malfrat qui croustille, une meuf qui fait des pompes, une insulte raciste à agent, le dossier de David, une blague sur les rappels antitétaniques et un mexicain increvable.
A ne pas voir pour :
Le montage, surprenant et un brin trop novateur, même plus de 30 ans après et c'est à peu près tout (en gardant quand même à l'esprit l'aspect série B fauchée...) et peut être les trop courtes apparitions de David...
Une très bonne surprise pour ma part, quelques bonnes idées (la pluie de sang pour ne citer qu'elle), on est content de retrouver Carradine et la créature est plutôt bien utilisée malgré les contraintes techniques. Si l'histoire n'est pas non plus révolutionnaire on ne voit pas le temps passer et pas mal de passages sont tout bonnement géniaux.
Si tous les mauvais films actuels étaient de cette qualité j'irai au cinéma plus souvent.