Le couple Denzel Washington / Antoine Fuqua, c'est une affaire qui roule. Tellement que le tandem s'attaque à une suite, celle d'Equalizer, petite surprise goûteuse qui ne souffrait que de l'ombre d'un John Wick furieux et classieux.
L'embarras n'est plus là aujourd'hui : Equalizer a les coudées franches pour s'illustrer. Encore une fois ?
Oui, sans doute. Mais sans surprise non plus car le schéma du premier opus est repris à la quasi identique, sauf dans son ouverture, qui aura le parfum d'un James Bond ou d'un Mission : Impossible dans sa délocalisation et son décor. Si elle n'apporte rien à l'intrigue principale, cette scène fait nous souvenir de l'habilité au combat de McCall, tout comme de sa face sombre. L'entrée en matière est efficace et constitue une bonne mise en bouche pour le spectateur, qui sera cette fois-ci plongé dans une histoire plus personnelle et intime pour le redresseur de torts.
Mais il est un peu étrange de constater, en contre partie, que l'on s'accroche un peu moins aux personnages gravitant autour de l'anti héros taciturne. Le fait que Chloe Grace Moretz cède sa place, ici, à Ashton Sanders n'y est sans doute pas étranger. Même jeunesse, même don d'artiste, sauf que le dernier cité ne fait pas figure de victime, mais plutôt de gamin qui se laisse entraîner et séduire par la violence et l'argent facile.
Entre Nihilisme désabusé et valeurs morales parfois un poil datées mais tournées vers l'idée de transmission et de solidarité, le film procure cependant un grand plaisir qui fait que l'on ne voit pas les deux heures de la séance passer.
Pour le reste, Equalizer 2 se révèle aussi sympa que son aîné. Il assure bien et est porté par le charisme de sa figure de proue. Car malgré le poids des ans, Denzel impose son McCall dans un portrait un peu plus poussé psychologiquement, figure tourmentée par son passé, toujours aussi archétypale dans la quête de rédemption mais qui témoigne aussi que la lumière est toujours au bout du tunnel, aussi sombre soit-il.
La caméra d'Antoine Fuqua, quant à elle, se montre toujours aussi assurée et solide, exécutant quelques jolis moments d'un suspens assez réjouissant, le temps d'une scène de home invasion bien tendue, ou de séquences d'action d'une violence sèche assez généreuse qui ne perd jamais de vue le fait que son personnage n'est pas un super héros mais seulement un type normal.
Et en guise de point d'orgue, Equalizer 2 offre une scène finale d'une rare intensité, empruntée à un western crépusculaire, prenant place dans une véritable ville fantôme rincée par la violence d'une tempête qui hurle et qui gémit. Dans un jeu du chat et de la souris meurtrier, l'oeuvre impose son efficacité de manière généreuse et franche, au prix peut être d'une intrigue quelque peu éparpillée mais plaisante, au prix d'expliquer un passé qui nuit un petit peu à l'aura de mystère entourant un McCall ténébreux et sombre.
Equalizer 2 est donc un honnête divertissement en forme de thriller stylisé qui n'a que pour unique ambition de fournir un bon spectacle aux accents curieusement 90's des plus séduisants. Et si c'était lui, le véritable Justicier dans la Ville ?
Behind_the_Mask, qui réclame lui aussi ses cinq étoiles pour sa course.