Les vrais héros ne portent pas de cape, ils vendent de l’outillage chez Monsieur Bricolage, ils participent à rebâtir nos HLM en recouvrant les tags des délinquants, ils aident les grands-mères à traverser la rue et n’achètent jamais chez Amazon. Robert McCall est un bon samaritain de la banlieue qui recadre les adolescents avec des cours de civisme. Bien qu’il possède beaucoup d’argent, il vit très simplement, non pas parce qu’il est radin mais bien parce que c’est un bonze afro-américain. Denzel Washington a fait beaucoup de chemin entre l’époque où il jouait les gangsters pour nous vendre la face sombre du rêve américain dans American Gangster, avant d’enchaîner les séries B d’action pour camper les machines à tuer en quête de rédemption. Un rôle qui lui sied à merveille même si cette suite tente de lever une part de mystère sur l’origine de cet ex agent des services secrets. N’en déplaise à l’Ecran Large, ce second volet s’avère meilleur que le premier, c’est le Roy du Bis qui vous le dit pour l’avoir à vu l’époque au cinéma en charmante compagnie. Notre héros a beau avoir troqué sa boîte à outil pour un képi de chauffeur de taxi, ce n’est que pour mieux casser des bras et des dents à de jeunes cadres qui se croient tout permis avec les filles, pas comme l’auteur de ces lignes. Croix de bois, croix de fer, si je mens, je retourne en enfer.
Comme tout justicier schizophrène qui se respecte, McCall est un homme solitaire qui ne vit que de dur labeur, de littérature et de meurtres parfois brutaux ce qui tranche radicalement avec son caractère débonnaire. Gentil n’a qu’un œil comme on dit, et lui sait ouvrir le bon avec la précision d’une horlogerie fine pour infliger des fatality en combat rapprochés, ou bien désarmer ses ennemies avec de simple outils. Un véritable couteau suisse possédant l’ingéniosité d’un MacGyver et la pugnacité d’un John Wick. Ce qui est intéressant dans cette suite, c’est moins la castagne que le portrait dressé de cet honnête citoyen un peu trop bon pour être vrai, et qui recèle en réalité un double fond, celui d’une carrière d’ex agent secret qui possède encore quelques liens étroits avec son passé qui sont sur le point d’être définitivement brisé suite à la mort violente de sa meilleure amie, ce qui va faire rejaillir ses pulsions vengeresses en dépit de sa relation avec un jeune qu’il a pris sous son aile. On retrouve d’ailleurs le motif de cette double vie par un habile jeu de miroir sans tain que va traverser son protégé pour tenter d’échapper à la vigilance d’intrus cagoulés dans son appartement avec toute la tension qu’implique cette partie de cache-cache digne de Panic Room dans ses meilleurs moments. La violence n’est donc plus une fin en soit, puisque McCall esquisse une forme de rédemption bien plus noble en transmettant son savoir-faire ainsi que son savoir-être ce qui est tout de même bien plus gratifiant sur le plan humain que de neutraliser des mafieux russes à la chaîne avec un pistolet à clous et une série de pièges sournois.
On ne va pas se mentir pour autant, si on regarde Equalizer 2, ce n’est sûrement pas pour apprendre à bricoler et encore moins pour écouter Denzel Washington nous asséner des leçons de morales mais bien pour le voir dessouder des méchants avec perte et fracas tout en marchant dans des ralentis stylisé face caméra devant des grosses explosions ce que promeut d’ailleurs l’affiche mensongère du film. A ce niveau-là, on est quand même un peu loin du compte même si le climax crépusculaire dans un village côtier ravagé par un ouragan vaut à lui seul le déplacement. McCall y fait preuve de toutes ses compétences de tueur en se mouvant tel un spectre dans le vent. Mais c’est aussi ce qui fait l’essence de cette saga où la violence jaillit de manière brutal et fulgurante dans un récit nimbé de douces accalmies. L’empathie pour notre justicier reste donc intact, l’admiration sans faille et il nous tarde de le voir défoncer des ritals à coup de pétoires dans Equalizer 3 d’Antoine Fuqua.
Si t'as atterri ici, c'est que toi aussi t'es un vrai dur à cuire qui aime les films de bonhommes. Alors si t’en a marre des féministes et des sitcoms romantiques de ménagères, rends-toi sur l’Écran Barge où tu ne trouveras que des vrais mecs qui portent leur baloches et règlent leurs comptes à l'ancienne en flinguant des hélicoptère avec des bagnoles. De la testostérone, de l'action, des fusillades, et des explosions ! !! !! AVEC DES PATATES PUTAIN !