Après une première histoire dont je ne garde aucun souvenir, McCall est de retour pour une seconde aventure qui ne m’en laissera pas beaucoup plus.
The Equalizer 2 est un film au scénario peu engageant, assez vague et bateau, qui ne servira que de prétexte pour quelques scènes d’actions bien senties. La réalisation de Fuqua (Les Larmes du Soleil, Training Day) est assez passe-partout, mais la scène du climax dans un village côtier abandonné à l’approche d’un ouragan est particulièrement classe. Denzel Washington, bien que vieillissant, s’en sort plutôt bien en ex-commando de la mort qui tue. Mais si l’acteur assure, son personnage est je pense le plus gros ratage du film.
En effet, le bon McCall est un archétype de personnage assez à la mode depuis les années 2010 : le « monsieur tout le monde bad-ass ». C’est le gars qui paye pas de mine comme ça, qui demande rien à personne, mais si tu l’embrouilles, il va te péter les rotules avec ton propre AK47. On peut classer également dans cette catégorie les éponymes Jack Reacher (2012, 2016) et John Wick (2014, 2017), et retracer cet les origines modernes de l’archétype à La Mémoire dans la Peau (2002), et bien sûr, Die Hard (1988) en remontant plus loin.
Il est donc dans la droite lignée de toute une tripotée de personnages iconiques, pourtant il est complètement raté. Ici, le côté justicier est poussé jusqu’à son paroxysme, on est à deux doigts de Batman, et c'est parfois même un peu dérangeant de voir ce genre de héros décider qui est coupable et comment punir, même si les cas sont assez consensuels et que là n’est pas la réflexion du film. Non, le problème du personnage est qu’il n’a aucune faiblesse. Aucune. Ni physique, ni psychologique, ni morale. Il traverse le film toujours en contrôle, presque en Superman, et n’écopera que d’une blessure anecdotique lors du tout dernier combat.
Malheureusement, ce sont les faiblesses d’un personnage qui le rendent intéressant ! C’est « le scénario pour les nuls » mais c’est vrai ! Certes, le personnages est classe, ok, il est vaguement tourmenté par la mort de sa femme, mais finalement, il n’est pas intéressant.
Bref, The Equalizer 2 est à ranger dans la même catégorie que son prédécesseur : vite vu, vite oublié. Dans la même veine, on préférera donc plutôt les autres films cités dans cette critique. Encore que tous ne sont pas des chef-d'oeuvres, loin de là.