Equalizer III : entre James Bond et Oui-Oui au pays des mafieux

Nous nous retrouvons pour ce troisième volet des aventures de l'ex agent McColl (avec deux "c" et deux "l").

Tout commence dans un cadre idyllique, dans le sud de l'Italie, grand soleil, eaux turquoises, magnifiques prises de vues aériennes au-dessus de la ville de Naples, et plans sur un vignoble perché dans les hauteurs respirant la dolce vita.

Mais alors on s'interroge : ce troisième opus marquerait-il un tournant de la saga ? L'heure d'une retraite bien méritée aurait-elle sonnée pour notre héros préféré ?

Rassurez-vous, l'interrogation ne dure pas. On s'aperçoit en effet bien vite, à mesure que l'on progresse dans ce vignoble, que tous ses occupants ont vu leur existence écourtée de manière plus ou moins violente, d'ailleurs souvent plus que moins : l'un semble avoir trébuché sur un hachoir à viande qui est venu commodément se planter entre ses deux yeux, un autre a eu mal à partir avec son verre de chianti puisque la bouteille entière est passée dans sa trachée, et l'on se doute bien que ce genre d'accident porte la signature d'un homme : pas de doute, l'Equalizer est de retour.

Après avoir affronté des trafiquants d'êtres humains d'Europe de l'est puis s'être attaqué à des mercenaires sans foi ni loi,  l'ex agent spécial McColl (Robert de son prénom) prend des vacances au bord de la Méditerranée. Mais là où n'importe quel touriste se contenterait de goûter aux joies du climat méditerranéen, Robert lui s'est fixé un objectif, et pas des moindres, faire tomber la mafia Napolitaine, la redoutée Camorra.

Disons-le tout de suite, ceux qui s'attendaient à une intrigue fouillée aux multiples rebondissements vont être déçus, Oui-Oui au pays des jouets serait digne de l'oscar du meilleur scénario à côté de the Equalizer 3.

Le pitch est clair : c'est le gentil agent spécial aux talents quasi-surhumains contre les très méchants mafieux qui rackettent, pillent, et sèment la terreur partout où ils passent.
Le summum est sans doute atteint lorsqu'un vieil homme grabataire en fauteuil roulant sous respirateur, qui refusait de céder son appartement à la mafia, finit défenestré et pendu en place publique par les hommes de main d'un chef mafieux aux cheveux gominés et au ceinturon argenté.

Mention spéciale également à cette scène au cours de laquelle une partie des gangsters se retrouvent dans une arrière cuisine plongée dans l'obscurité, en dégustant un plat de spaghettis bolognaises tout en affirmant leur objectif : mettre le village rebelle à feu et à sang.

Cliché avez-vous dit ?

Malgré la légèreté scénaristique évidente, les premiers fans de la série ne seront pas dépaysés : Denzel est colère, et il le montre, frôlant parfois l'invraisemblable, voire le ridicule, mais peu importe, c'est à ce prix-là que les gentils gagnent.

On déplorera seulement l'inconscience de certains parents qui ont cru bon, un dimanche après-midi, d'emmener leur jeune progéniture voir ce film, et on souhaite bon courage au psychiatre chargé de leur thérapie qui devra expliquer à l'enfant traumatisé pourquoi, dans la vraie vie, personne n'enfonce des tisonniers brûlants dans la carotide des gens, aussi méchants soient-ils.