Ah, Equilibrium... Il fait parti de ces films qu'on a envie d'aimer.
Sorti en 2002, avec notamment ce cher Christian Bale (que j'affectionne beaucoup, je dois l'admettre), "Equilibrium" n'est pas sans rappeler un autre film de sf sorti quelques temps auparavant... Non, je ne citerais pas de nom, mais je pense que tout le monde a compris...

Je vais essayer, pour changer des autres critiques, de ne parler quasiment pas de sa ressemblance plus que frappante avec Matrix ; je vais le considérer comme un film "normal", ok ? let's do it!

Comme je le disais, j'avais vraiment envie d'aimer ce film. Pas que je l'ai détesté, au contraire, j'ai passé un bon moment en le regardant. Mais mon côté cinéphile, aussi peu développé soit-il, m'interdisait de mettre une note supérieure à cinq. Commençons par la base de tout : le scénario, l'histoire. Personnellement, je ne la trouve pas si mauvaise que ça. Nous nous retrouvons dans un monde futuriste, où, pour éviter une 4ème Guerre Mondiale dont le monde ne pourrait pas se relever (la 3ème a déjà eu lieu), les humains n'ont plus le droit de ressentir, ou du moins d'exprimer la moindre émotion. Pour se faire, ils doivent s'injecter quotidiennement un produit appelé "prozium" qui les aide à ne rien ressentir. Vous suivez ? J'ai bien aimé ce contexte, même si il fait un peu film catastrophe. Disons qu'il est bien traité. Ce monde est régi par une sorte de "guide spirituel", un homme appelé Père. Ce Père, qui s'apparente au gourou d'une secte par bien des façons (hs : je ne sais pas si vous avez vu l'épisode des Simpsons où Homer rentre dans une secte... Ben ça m'a fait drôlement pensé à ça), communique avec son peuple via des vidéos diffusés tous les jours, des vidéos prêchant bien évidemment la bonne parole. Vous suivez toujours ? Bien.
Les policiers de ce monde sont les "grammaton" : ils surveillent le peuple, interrogent les personnes susceptibles d'être des "déviants émotionnels", c-a-d des personnes ayant arrêter de prendre leurs proziums. Tout commence quand John Preston, interprété par le magnifiiiiique (fangirl) Christian Bale, le grammaton le plus haut placé, arrête de prendre sa dose....

Même si mon prof d'audiovisuel trouve ce scénario relativement pauvre et le compare (pour mieux le dénigrer) aux films d'anticipations des années 70 comme Soleil Vert, beh moi je le trouve vraiment pas si mal. Il me semble que l'idée d'interdire les émotions pour mieux diriger le monde n'avait encore jamais été utilisée au cinéma. Et c'est une bonne initiative, une idée intelligente. Le personnage de John est intéressant : il évolue, il change, de façon plausible. La grande faiblesse de l'intrigue, néanmoins, est la tournure très convenue qu'il emprunte vers la fin du film, et c'est dommage. Autre truc gâchant bien correctement ce scénario : ce côté blockbusters qu'a le film par moments. On veut tirer sur la corde sensible, histoire de toucher un max de public, alors que l'histoire ne demande qu'à être à fond, sans détours. Prenons pour exemple le "massacre" de chiens. Certes, je fais partie de ces filles qui deviennent hystérique lorsqu'un chien souffre au ciné. Mais le passage aurait eu beaucoup plus d'impact et beaucoup plus de gueule si le massacre de ces chiens n'avaient pas été hors-champ. Cela aurait accentué la violence hypocrite régissant ce monde. Et puis ce petit saint-bernard faisant d'adorables léchouilles à Preston. Oui c'est très mignon, mais le chien, non, c'est tellement cliché du cinéma américain !

Passons au côté technique : c'est surtout là que le film se casse la gueule. La réalisation disons "générale" du film n'est pas excellente, mais n'est pas mauvaise non plus ; y a pas des mouvements de caméras et des plans à nous décrocher la mâchoire, enfin ça se tient quand même. Et puis arrive les scènes de combats. Ah, les combats d'Equilibrium, c'est quelque chose à voir je crois. C'est légèrement WTFesque. Premièrement, Preston passe pour un surhomme capable de tuer une vingtaine de types avec deux pistolets, tout en faisant des cabrioles et d'autres trucs stylés. Euh, d'accord. Je veux bien que ça soit un film, mais là ça devient rapidement ridicule. Deuxièmement, la chorégraphie du truc est d'une telle pauvreté....! Ça fait série B, ce n'est pas du tout digne du scénario. Et puis, troisième hic, C'EST QUOI CES MOUVEMENTS DE CAMÉRAS BORDELLLLL????!!!! Elle vole dans tous les sens, à gauche, à droite, et hop que je te fasse une contre-plongée, tout ça dans des plans qui s'enchaînent très vite, cela donne un cocktail qui vous rend nauséeux. Non.

On sent que Wimmer a la volonté de faire un bon gros film sf, et c'est là que je vais me pencher sur le problème de la ressemblance avec Matrix. Wimmer a décider de plagier (volontairement je pense) LE film de science-fiction, histoire d'avoir son propre petits succès. Mais ça ne prend pas. C'est vraiment trop gros. Lors des combats souvent, les mouvements de caméras et ces ralentis font très Matrix, mais sont grotesques. L'apparence de Preston n'est pas sans rappeler Néo, dans son attitude un peu froide, son grand manteau noir, les combats d'arts martiaux... Et puis rien que l'affiche merde ! Ça se voit grand comme le nez au milieu de la figure ! Quel est l'intérêt du cinéma, s'il n'y a pas d'originalité ? Si pour faire un bon film, il faut copier celui du voisin ?

Pour conclure, je dirai qu'Equilibrium avait vraiment du potentiel. Un scénario très bon qui ne demandait qu'à tomber sur un réalisateur capable de l'exploiter correctement et pas d'ajouter une couche de niaiserie. Wimmer n'était pas l'homme de la situation, ses ambitions n'étaient pas assez grandes. Et au risque de paraître présomptueuse, ce n'était pas un film fait pour Hollywood, Hollywood qui n'ose jamais, qui reste sur ses plates-bandes.
darkshines
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le 24 déc. 2013

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darkshines

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