Pas vraiment une daube, pas vraiment nanard, mais mauvais. Mais mauvais!
En fait non, pas tant que ça. Ou si, plutôt. Frustrant, encore plus que Timecop ou l'adaptation de Max Payne et Silent Hill réunis. En fait, ce film est une grosse arnaque, qui veut surfer sur une vague de SF totalitaire et bla bla bla mais qui miwx des trucs pas très connus du grand public pour lui présenter un machin qu'il ne reconnaîtra pas.
Parce qu'en trailer, ça donne du rythme, une belle photo, le combat d'un homme contre le système et tout et tout, mais en regardant le film...
Premier contact, des méchants nazis qui viennent brûler des tableaux et massacrer des gentils marginaux. Je n'ai jamais vu Fahrenheit 451, après tout, un hommage à un film, pourquoi pas ? Mais. Déjà, deux-trois questions.
1°) Pourquoi les gentils qui meurent ils s'exilent pas loin loin loin des méchants, histoire de pas être des n00b qui meurent sans tirer une balle ?
2°) Pourquoi les méchants ils viennent embêter les gentils ? Enfin quoi, une dictature comme ça, là, qu'est-ce qu'elle en a à foutre des squatteurs d'à côté qui trippent comme des bêtes sur des vieux tableaux (d'ailleurs conservés dans des conditions telles qu'ils seraient détruits d'eux-mêmes en quelques années ; passons). Seriously guys ?
D'ailleurs tiens, le héros qui tient ses flingues et fait des tas de mouvements inutiles en tirant avec comme s'ils pesaient rien et n'avaient aucun recul, et ben on dirait le mode gunslinger dans Devil May Cry ; graphiquement, c'est plutôt cool, mais j'espère que la repompe de trucs ira pas beaucoup plus loin, sinon je me dis que ça risque de faire tâche.
Donc le film il continue. On arrive à la ville des méchants, moderne et propre, alors que chez les gentil on dirait qu'ils préparaient les décors de Zombieland. Retour question 2. Mais vat ? Toi le méchant, tu penses qu'idéologiquement le gentil il faut lui latter sa gueule, mais pourquoi tu y vas ? Mais pourquoi ? C'est pas comme s'il avait quelque chose que tu veux, qu'ils revendiquent, ou chsais pas quoi !
Bref.
On arrive dans la ville, avec des plans panoramiques qui montrent le concept.
Chez eux, ils ne ressentent rien, ils prennent un médoc qu'ils se mettent tous dans le cou comme un seul homme d'horloge suisse.
...
Vat ?
Ils ressentent rien et comme ça 0 conflie ?
Euh... Les hommes s'entretuent QUE à cause des émotions ? Et on peut ne rien ressentir ?
Attendez deux secondes. On se pose, on réfléchit. Je sais que dans les shonen de merde des concepts débiles sur des sociétés futuristes illogiques y'en a plein plein plein, mais Equilibrium est pas fait que pour des ados un peu attardés et des otakes qui de toute façon s'en foutent vu qu'ils regardent que ce qui vient du Japon et ne connaissent ni Kurosawa ni Miike. Enfin, je ne crois pas.
Donc. Une société entière qui ne ressent RIEN. Okay. Donc la deuxième guerre en Irak c'était sous le coup de l'émotion, la première guerre mondiale aussi, les guerres coloniales aussi, les grandes corpos étudiantes se foutent joyeusement sur la gueule parce qu'elles ont le sang chaud et les questions de gros sous et autres conflits d'intérêts laissent les gens heureux et pacifistes. Aouch.
Sans compter que... merde quoi, ne RIEN ressentir. Tu n'es jamais énervé. Jamais content. Jamais triste, et bla bla bla. Et tous les loisirs provoquent de l'émotion alors y'en a plus. Mais alors... réfléchis. La suite logique. Cette société est composée de ZOMBIES qui se font chier tout le temps !
Détail. Le héros a été marié. Il ne ressent rien. MAIS POURQUOI IL S'EST MARIE ALORS ? Pourquoi les femmes enfantent pas dans une maternité d'Etat qui prend les enfants et les éduque puisque les parents ne ressentent rien ?
D'ailleurs si tu ressens rien... T'as pas envie de travailler. T'as aucun stimuli qui te pousse à te dépasser, alors tes supers guerriers, ils ont envie comment d'être des dieux du stade ? T'as aucun sens de la dérision, donc le black, là, le carriériste vicelard, t'es sur qu'il ressent rien ?
Tiens d'ailleurs à propos du héros. Un truc. Un seul : Néo. Voilà.
Bref. Mais vous voyez ce que je veux dire, un concept pareil est tout simplement IDIOT parce que dès que tu creuses cinq minutes tu te rends compte que ça ne rime absolument à RIEN ! T'as même pas envie de baiser, à la limite c'est pas grave se mettre en couple on s'en fout, une femme peut avoir l'obligation de fournir deux/trois gosses par insémination artificielle, je sais pas, mais être un couple dans une société comme ça c'est tout simplement ILLOGIQUE !
Et donc, si t'as pas le droit de ressentir quoi que ce soit mais que tu le fais quand même, et ben on te tue. Pas de conditionnement, de lavage de cerveau, on te tue. Et c'est tout. Concept illustré par le héros qui bute son coéquipier qui est en mode « coucou, je garde un livre, je te le montre comme ça on est sur que tu me voies, et je te laisse me tuer, c'est cool la vie ». Ca fait une jolie scène qui permet de placer une réplique à la con à ressortir au boss de fin, mais regarde de plus près, cher lecteur. Un mec découvre les émotions, c'est le panard total, (soit dit en passant il vient de buter quarante péquins parce qu'eux-mêmes savaient que ressentir des trucs c'est cool), et son premier réflexe c'est « tue-moi, j'en ai rien à foutre. »
...
Temps mort. C'est quoi ce délire ?
Si la ville des gens qui ressentent rien est composée uniquement de tarés pareils, tu m'étonne qu'il s'y passe des trucs aussi improbables et que tout le monde trouve ça normal. La suite du film est une progression souffreteuse du héros qui découvre les émotions, se trahit dix fois par plan minimum, tue dix personnes pour un PUTAIN DE CHIOT et ne trouve ABSOLUMENT pas bizarre que personne ne découvre le pot aux roses alors qu'il est censé être l'élite de l'élite, un enquêteur traqueur de sentiments, tout ça tout ça.
Que quelqu'un m'EXPLIQUE !
Et là, apparaît miraculeusement une résistance à la dictature. Des gens qui ressentent et vivent en underground. Ils ne font rien. Ils ne servent à rien. Ils ont l'air sérieux et mettent des tableaux aux murs. Voilà. Ah si. Ils se font buter comme des merdes quasiment sans réagir. Sauf à la fin.
Parce que dans ce film, j'ai vu un truc du niveau de MGS2. Dans la catégorie storyline à la con, après des copains qui te livrent aux méchants pour te libérer dix minutes plus tard sans y avoir gagné quoi que ce soit, je veux la résistance qui se livre intégralement à la dictature pour que le héros accède peut-être au méchant dictateur en lui demandant une audience. Hmm... C'est une bonne idée ça. Si on tue le boss de fin, et bien le mur porteur qu'il soutenait s'écroulera et tout ira bien, parce qu'une ville gigantesque ne repose pas sur un gouvernement, une administration, toussa toussa. Je cherche encore la logique, je suis pas sur d'en trouver là-dedans.
Donc le héros arrive super vénère, y'a plein de gens armés qui débarquent de partout, le héros n'est pas content, alors il les bute de manière aussi spectaculaire que physiquement irréalisable. Neo avait la Matrice, Dante est un semi-démon, Aragorn un pool génétique optimisé et des bouts elfiques, et Wismerill un fils de dieu du vent mage seigneur de Négation prêtre des vents lvl 99 avec des bouts de démon qui se balladent on sait pas trop où, mais le mec, là, (tiens j'arrive même pas à me rappeler son nom. On s'en fout en fait). Le héros du film. C'est un humain normal, des soldats entraînés qui te tirent dessus avec une arme de guerre par rafales entières ils te touchent. Un peu. Surtout quand tu avances au milieu d'un couloir, que les mecs sont presque une vingtaine et que tu te tiens debout face à eux ! Un flingue c'est lourd, tu fais pas des ronds de bras en permanence avec et surtout tu vises avant de tirer, et après, y'a un RECUL. Bon je sais que c'est récurrent dans les films où des gens se tirent dessus, mais ici, c'est en plus de tout le reste et c'est tellement abusé que ça en est ridicule!
L'over too much peut-être cool, mais c'est tellement trop que ça en devient indigeste, surtout que ces scènes s'enchaînent, traînent en longueur. Cela dit, le combat contre le sidekick du méchant est très drôle (une mort un peu aussi merdique que le maître vampire dans Bloodlines) mais complètement illogique (vu qu'ils sont censés en être à peu près au même niveau en combat, un peu comme dans les shonen où deux gus se foutent sur la gueule sans résultat jusqu'à ce que l'auteur en aie marre et fasse gagner quelqu'un). Celui contre le méchant lui-même est bien filmé et monté, rythmé et tout.
Mais vache quoi. Pour en arriver là, tuer tout le monde, je ne suis pas content. Je sais que j'ai fait énormément de références à des jeux vidéo en parlant de ce film mais c'est vraiment ça. En voyant ces scènes, j'ai VRAIMENT eu l'impression de regarder une cutscene de jeu tellement c'est over too much. Ca ne rime à rien. Le héros tue tout le monde, et... et voilà. Il casse tout, des résistants surgis d'on ne sait où arrivent et tirent partout, et les soldats méchants crèvent comme des merdes alors que la situation était exactement l'inverse pendant une autre scène vers le milieu du film (scène d'ailleurs ridicule avec des mecs qui passent en moto et tirent sur rien).
Et voilà.
Ce truc c'est Equilibrium. Un emballage assez chouette. Mais un film de merde.
Morki
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le 5 avr. 2011

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Morki

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