Ce premier long-métrage de Lynch compile quelques idées qui seront reprises dans "Lost Highway" ou "Mulholland Drive" : l'atmosphère psychédélique, l'ambiance inquiétante, et les métaphores oniriques omniprésentes. La différence est que "Eraserhead" est proche du film d'horreur, avec son côté malsain et quelques scènes marquantes sans fil conducteur apparent. Entre cet aspect et la lenteur du film (pas de musique, peu de dialogue ou d'action), l'ensemble est assez difficile d'accès. Mais il est aussi visuellement très recherché, et très ouvert. Adultère, maladie, mal-être, peur des responsabilités : les thèmes balayés sont larges et plusieurs explications de l'intrigue sont possibles. "Eraserhead" est ainsi une œuvre très étrange, à laquelle certains n'adhèreront pas.