La vie en 12 mesures

Je ne savais pas trop dans quoi je m'aventurais avec ce documentaire sur Eric Clapton. Je respecte le musicien même si je connais peu son œuvre, et j'espérais qu'on se dirige plutôt vers son travail que sur sa vie en tant qu'homme car le peu que je connaissais ne donnait pas envie de s'intéresser à ce type.

Lili Fini Zanuck choisit justement de s'intéresser à l'homme pour le meilleur et pour le pire. Il a eu une enfance dorée mais tachée par un lourd secret familial, il a été maladroit au possible avec les femmes (en 2023 on dirait plutôt toxique), a connu une perte absolument tragique, a traversé des périodes où il était complètement accro à l'alcool et à l'héroïne et devient raciste lorsqu'il est torché.

On est pas sur un portrait où tout est tout beau tout rose, mais on essaye quand même de ne pas trop entacher la légende sans trop se pencher sur son talent pour la guitare. On nous dit juste que c'était un bosseur et qu'il était doué de ce côté-là. D'ailleurs c'est dommage parce que le film s'appelle Life in 12 bars en référence aux grilles de Blues, mais on ne parle pas tant que ça de ce genre. On nous dit juste que c'est génial et que c'est de la musique noire. Ces deux affirmations sont vraies, mais on aurait pu aller plus loin que ça pour en parler quand même.

Je suis un peu sceptique quant à certains choix pour la construction du documentaire. Entre quelques voix-offs de Clapton pourtant enregistrées spécialement pour le documentaire mais vraisemblablement avec un micro à 10 balles trouvé chez Action, certaines images inexplicablement dignes d'une vidéo Youtube de 2005 diffusées entre deux passages en Full HD et ces retours en arrière qui cassent le rythme du film, je suis un peu resté sur ma faim.