Ernest et Célestine est un vrai petit bijou de poésie, de fantaisie et de délicatesse. Daniel Pennac signe un scénario très doux et plein d'inventivité ou il met en scène deux protagonistes que tout oppose.
Il nous présente deux mondes qui cohabitent depuis des siècles. Les ours vivent dans l'opulence et le dynamisme d'une petite ville tandis que les souris habitent les souterrains. Les deux peuples se détestent cordialement et ne cohabitent qu'avec difficulté et amertume.
Le film nous présente d'abord le personnage de Célestine. C'est une petite souris curieuse et pleine de vie, habitée d'une certaine grâce enfantine. Le jour, elle collecte les dents des petits oursons d'en haut. La nuit, elle s'endort dans un dortoir froid dirigée par la Grise, veille souris despotique qui apprends aux jeunes pensionnaires à craindre Le Grand Méchant Ours.
Ernest a, de prime abord, tout de ce Grand Méchant Ours. Il est grand, terrifiant et particulièrement gourmand. Il habite dans une petite maison perdu dans la forêt et vit dans une triste pauvreté. Marginal de la petite ville rangée de ses congénères, le hasard met vite Célestine sur la route de ce grand enfant.
Ce film relate l'amitié sincère et touchante qui lie nos deux héros.Célestine devrait être dentiste mais elle n'aime que la peinture. Ernest était destiné à suivre les traces de son père et d'embrasser la carrière de juge. Mais son goût pour le théâtre et la musique l'a poussé à quitter la demeure familiale pour chercher refuge dans les bois.
Ces deux marginaux qui suivent leurs passions et leurs sentiments se sont trouvés et réussissent à cohabiter loin des préjugés et de la haine de leurs peuples.
Ce petit film regorge de trouvailles visuelles drôles et particulièrement belles. Le graphisme est superbe et donne une certaine profondeur à cette histoire pour enfants. On ne peut s'empêcher de penser aux contes de Béatrix Potter et rien que pour ça, ce film est jouissif.
Je finirai par parler de ce doublage parfait qui m'a emportée. La voix de Lambert Wilson épouse parfaitement ce cher Ernest, illustrant parfaitement son côté bougon et sa sensibilité à fleur de peau. La douce voix de Pauline Brunner m'a enchante et apporte au personnage de Célestine une beauté simple et touchante qui va droit au coeur.
Ce film est un petit bijou d'animation et de magie qui prends tout son sens durant cette belle période de Noël. Sublimée par une bande-originale discrète mais très belle, ce petit bout de film se déguste comme une délicate madeleine de Proust, simple et émouvante.
Et maintenant, Les Mondes de Ralph !