On avait kiffé le premier Ernest et Celestine, dès qu'on nous avait annoncé qu'un second film allait sortir, on était ultra partant. Nous voilà donc, en plein dimanche de finale de coupe du monde à craquer notre billet pour Ernest et Celestine : Voyage en Charabie dans une salle remplie de jeunes enfants (et de maman venus les accompagner.)


Nous voilà donc face aux aventures d'Ernest et Celestine, où la souris pousse Ernest a venir en Charabie, afin de réparer un violon cassé. Toutefois, le pays, autrefois rempli de musique, a bien changé et s'avère être sous le coup d'un décret inique : les musiciens ne sont autorisé à ne jouer qu'une seule note, le Do. Le fait que cet arrêté porte le nom de "Loi Ernestof" expliquerait peut-être les réticences du gros ours à revenir dans son pays natal.


Et encore une fois, c'est super chouette. Le fait que l'équipe en charge de la réalisation ai changée et que Pennac ne soit pas à l'écriture n'a pas non plus provoqué un énorme changement. Le film est peut-être un peu moins "rentre dedans" dans sa morale que le premier film (la fin montre tout le monde faire la paix) et possède moins le côté "minimaliste" du premier avec des décors beaucoup plus détaillé et coloré que le premier.


Ici nos personnages naviguent dans un pays entièrement dessiné en aquarelle, avec pas mal de couleurs qui ressortent. Il y a tout un travail de "world building" autour de la Charabie, petit pays s'inspirant à la fois des pays de l'est (notamment la typographie, le tribunal qui fait très post-soviétique) et des pays montagneux comme l'autriche ou la suisse (avec un fort usage des tyroliennes et des tramways aéroporté.) Ce à quoi s'ajoute une touche de bizarre qui lui donne un cachet unique (les feux tricolore... ont 15 couleurs et une rangée de 8 ampoules)


Graphiquement c'est impeccable. Il y a toujours ce trait qui fonctionne, ces expressions incroyables, cette animation qui sans être fluide est agréable à regarder. (Et toujours une forme de patte animé dans la représentation des ours gendarmes qui me rappellent grave ceux du Sherlock Holmes des années 80 ou de Lupin III.)


Mais surtout, c'est bien raconté : alors, certes, c'est pour enfant et on voit arriver certaines ficelles, mais ça n'est jamais "plombant." Peut-être parce que chaque passage dramatique est mélangé à des passages humoristiques (même dans une prison) ou une note touchante qui va rendre la chose moins lourde. Et le film est rempli de petites trouvailles comiques qui fonctionnent (le récital public d'un pianiste qui joue un air avec une seule touche par exemple.)


Les personnages sont toujours attachants, notamment Celestine qu'on a toujours envie de caliner (la voix de Pauline Brunner a un timbre qui me fait juste craquer à chaque fois qu'elle ouvre la bouche) et celle d'Ernest qui fait très bien le contrepoint. (J'ai beau le savoir depuis le dernier film, je ne percute pas que ce soit Lambert Wilson qui fasse la voix.) On sent que les deux formes une sorte de "couple" très attachant (il suffit de voir comment elle va se blottir contre lui en prison ou comment celui-ci remet son manteau lorsqu'elle dort pour sentir toute la douceur entre eux.)


Le film n'a pas le côté "choc" que m'avait provoqué le premier film (où je m'étais dit "mais on peut faire ça en animation ? Mais c'est trop bien") il reste quand même de haut niveau.


Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii. (C'est limite si on était pas chelou d'aller voir ça adulte.)

Possibilité de remake/suite : Je me suis aperçu qu'il y avait un moyen métrage d'Ernest et Celestine qu'on avait pas vu. Il faut que je le trouve.

Le détail qui me titille : L'étui du violon d'Ernest change CONSTAMMENT de taille. Des fois il fait trois fois la taille de Celestine, des fois il tient dans son dos (notamment lors des voyages où il a l'air tout petit.) Dites donc, c'est quoi ces proportions ?

Suis-je le seul ? A me dire que comme le premier film s'en prenait au pouvoir exécutif (les policiers étaient les ennemis) ici il s'en prend au pouvoir judiciaire (le principal antagoniste est un juge.) A quand un troisième film avec Ernest et Celestine contre des députés ?


le-mad-dog
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le 18 déc. 2022

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Mad Dog

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