Dix ans ! Dix ans déjà que le premier « Ernest et Célestine » est sorti. J'avais aimé, surtout, comme la plupart des gens, pour son animation, élégante et très créative. Malheureusement, les réalisateurs ne sont ici plus les mêmes et ça se sent. À une poignée d'exceptions près, l'animation se révèle beaucoup plus classique, presque lisse, jolie, pro et dynamique, mais loin de ce qu'on avait tant aimé précédemment. Du coup, il fallait espérer un excellent scénario pour combler cette déception, ce qui n'est qu'à moitié le cas.
Sans ignorer les adultes, le film se préoccupe avant tout des enfants, limitant la dramaturgie et la complexité du propos, nul besoin d'être grand clerc pour deviner les grandes lignes du déroulement, sa conclusion et sa morale. Reste que cette volonté de sensibiliser les plus jeunes (y seront-ils réceptifs?) à la notion de dictature, de privation des libertés est à saluer à travers cette Charabie sous (très) forte influence URSS. Du rythme, de l'action, des poursuites : le grand public devrait y trouver son compte, la musique se révélant une métaphore commode et efficace afin de ne pas brusquer qui que ce soit.
Certains personnages (le père d'Ernest en tête) auraient gagné à un peu plus de finesse d'écriture, même notre ours adoré se complaisant dans de mauvais choix étonnants, contrairement à la toujours adorable souris, bien méritante d'endurer autant de galères pour son ami. Les 80 minutes se regardent assez facilement, on est content de retrouver les héros de notre (enfin, mon) enfance pour une jolie aventure avec un minimum de fond, même si ce second volet n'a ni le charme, ni l'inventivité de son prédécesseur.