Splendeur et surprise du cadre
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De Yoshishige Yoshida, j'ai juste vu "Histoire écrite sur l’eau" mais cette oeuvre, excellente, m'a amplement suffi pour me faire comprendre que j'avais affaire à un cinéaste très ambitieux artistiquement et à un technicien hors pair.
Donc c'est confiant que j'ai foncé, un peu inconsciemment, sur "Eros + Massacre", mastodonte de trois heures et trente-six minutes qui raconte la vie de l'anarchiste japonais Sakae Ōsugi, chantre de l'amour libre et de l'égalité des sexes, assassiné par la police militaire pendant la confusion qui a suivi le terrible tremblement de terre du Kantō en 1923 avec sa maîtresse et son neveu tout en nous plongeant parfois dans l'époque contemporaine avec deux étudiants qui appliquent les idées d'Ōsugi.
Bon l'influence de la "Nouvelle Vague" française se fait sérieusement sentir, surtout l'influence godardienne, tout au long du film. Donc on ne peut pas reprocher à ce biopic d'être conventionnel. On peut même lui reprocher d'être franchement hermétique, trop hermétique... On a le droit à un exercice de style, brillant pour sa technique mais je vais y revenir plus tard, qui tourne vite à vide. La seconde partie qui tourne pendant je-ne-sais-pas-combien-de-temps sur la tentative d'assassinat sur la personne de l'anarchiste par une de ses maîtresses est même limite insupportable. On voit sérieusement passer la durée du film.
Reste un petit lot de consolation à savoir une maîtrise technique magistrale, où le réalisateur se permet toutes les audaces et toutes les originalités, où le noir et blanc volontiers saturé parvient à créer un climat irréel voir atemporel. Une merveille absolue... à ce niveau-là on est bluffé, mais pour le reste on s'emmerde très vite.
Créée
le 26 juil. 2014
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