S'inspirant d'un pitch similaire, le duo de réalisateurs Michel Munz et Gérard Bitton (également scénaristes de la trilogie "La vérité si je mens") ne parviennent pas à réitérer le succès de leur premier long-métrage, le très sympathique "Ah! Si j'étais riche".
Restons indulgents, puisqu'il s'agit d'une comédie sans prétention, on n'a évidemment pas les mêmes attentes en matière de vraisemblance, ni en terme de profondeur des personnages.
On se contentera donc de dire qu'on a déjà vu bien pire dans le genre comédie franchouillarde pas très fine.
Il faut admettre qu'on sourit de temps à autre, que certaines répliques fonctionnent bien, et que quelques situations décalées parviennent à faire mouche (les ordres boursiers en pleine opération chirurgicale, par exemple).
Autre point plutôt réjouissant, on a droit à un impressionnant défilé de "gueules", soit le ban et l'arrière-ban de ce que la comédie française populaire compte de seconds rôles. A titre d'exemples de comédiens dont le grand public connaît le visage mais pas le nom, citons pêle-mêle Philippe Magnan, Eric Naggar, Scali Delpeyrat, Eric Berger, Laurent Gamelon, Roger Dumas...
Problème : grosse farce oblige, la plupart d'entre eux se complaisent dans l'outrance.
Autre sujet qui fâche : un scénario insipide et manichéen à base d'escroqueries boursières, destiné à pourrir un peu plus l'image des banquiers (c'est d'ailleurs jouissif par instants, mais tellement peu subtil).
D'autre part, l'attelage principal composé de Gérard Lanvin et Jean-Pierre Darroussin ne suscite guère l'empathie, et ne dégage aucune alchimie lors de leurs rares scènes communes.
Enfin, les auteurs ont cru bon d'attribuer à chacun des deux héros une amourette plate et foireuse, qui n'a d'autre utilité que de leur donner un peu d'épaisseur et faire du remplissage afin d'atteindre les 90 minutes de pellicule.
Ce qui permettra au moins aux admirateurs de Barbara Schulz de vérifier que, la quarantaine venue, celle-ci n'en reste pas moins toujours partante pour une petite scène dénudée...