Sympa comme idée que de prendre pour postulat de base les fameux jeux d’évasion à la mode en ce moment où, à partir d’énigmes, on doit parvenir à sortir d’une ou plusieurs pièces closes. La version cinéma est une sympathique série B qui tire vers le thriller à suspense et à rebondissements. On peut croire à chaque instant que le long-métrage va glisser vers le film d’horreur gore ou même le film d’épouvante pour être à la mode mais il s’en préserve, ce qui n’est pas plus mal. En revanche, on a vraiment l’impression d’être devant un condensé de plusieurs films concepts ayant eu du succès. Une pincée du premier « Saw » et de « Destination finale », un zeste de « Hostel » pour la résolution en passant une cuillère de « La Cabane dans les bois » et « The Game », les emprunts sont nombreux mais néanmoins bien digérés. Mais le film qui nous revient le plus à l’esprit est le cultissime « Cube » qui poussait le concept de l’enfermement, des pièges mortels et des inconnus avec un secret à son paroxysme, dans un film de science-fiction magistral et unique en son genre. Il y en a une bonne louchée dans « Escape Game » qui ne lui arrive bien sûr pas à la cheville et se contente d’être un divertissement de consommation basique aussi vite vu qu’il sera oublié.
Comme souvent dans ce type de productions, les personnages sont écrits à la truelle. Et dans le cas de ses six quidams, ce n’est guère reluisant. Si l’on sent que les scénaristes ont voulu ne pas rentrer dans les personnages clichés du type la blonde écervelée, le gros dur et l’intello de service, il n’empêche que chacun des personnages s’en rapproche un tantinet quand même, surtout qu’ils n’ont rien de bien folichon à jouer, tant on ne creuse jamais leurs rôles et que les dialogues sont réduits au strict minimum. Aucun effort n’est donc fait pour sortir « Escape Game » du carcan d’une honnête mais très simpliste série B. Quant aux retournements de situation, si le premier s’avère attendu et pertinent, les suivants soufflent en rafales jusqu’à l’overdose dans les dernières minutes et nous promettent suites à gogo voire même un univers complet! Cet hypothétique marketing en cas de succès est dommageable et ces révélations en chaîne, ô combien improbables plus elles s’amoncellent, nuisent fortement à la crédibité du film qui part déjà d’un postulat quelque peu tiré par les cheveux. Mais le réalisateur Adam Robitel a un sens du rythme qu’on ne peut nier. Tout s’enchaîne à une vitesse qui ne nous laisse pas le temps de cogiter sur la vitesse incroyable à laquelle les joueurs trouvent les énigmes pour profiter d’un long-métrage aussi ludique que le concept dont il s’inspire. Et visuellement c’est tout à fait probant tant les différentes pièces traversées par les joueurs sont diablement originales et stressantes (la palme pour celle à l’envers). Le film conceptuel dans tous toute sa splendeur qui ne transcende jamais ce qu’il à offrir mais divertit avec panache et efficacité.
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