Escape Game est à prendre au dixième degré, en laissant de côté volontairement le paquet d'invraisemblances déposé sous nos yeux. Ces invraisemblances servent pourtant le film, aussi bien dans le développement de ses enjeux, dans ses idées de mise en scène fort cinglées et dans l'esprit très jeux-vidéo qui font la sève de tout bon escape game réel. Avancer par pallier, c'est à dire ici ne pas mourir, se fera uniquement par la résolution d'énigmes tordues enchaînées à vitesse grand V, face à des joueurs d'un jour obligés de les réussir sous peine d'y laisser leur peau.
C'est bien d'ailleurs là le seul réel enjeu dramatique du film, l'ensemble étant réduit à n'être qu'une machine sadique et rigolote animée par l'énergie des joueurs et des différents mécanismes et autres puzzles qui s'ouvrent, s'emboîtent, s'écrabouillent, se désolidarisent, tombent, fondent, brûlent, torturant l'espace et le temps à mesure que les protagonistes avancent : les trouvailles macabres et les différents stages parcourus font preuve d'originalité et pigmentent un film qui n'a pas vraiment réfléchi à sa conclusion un peu idiote, mal foutue et plutôt ringarde, amenant inévitablement vers une suite. Ah, elle est déjà tournée.