du Malick dark side.
Un film muet et plastiquement splendide. La survie, la fuite, l'errance et la douleur physique déshumanisent l'homme qui, devenu animal, finit par fusionner avec le décor. C'est du Malick dark side...
le 19 juin 2013
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J'avoue être assez surpris par la façon dont ce film a été reçu par le public. Loin d'être un succès, il a d'ailleurs été énormément critiqué pour sa soit disant "lenteur" et ses "incohérences". Paradoxalement, la presse a adoré, cela fait partie des choses inexplicables inhérentes à l'industrie cinématographique.
En bref, Essential Killing n'est rien de moins que ce qu'il prétend être, un survival dans la neige. Et à partir de ce postulat, le film rempli largement le cahier des charges, et c'est peut-être également là que celui ci tire sa principale faiblesse. C'est à dire qu'en terme de mise en scène et d'immersion, tout y est. C'est sobre, glacial, violent. Vincent Gallo est parfait, les décors enneigés sont magnifiques, on ressent le froid et la solitude du personnage principal et on se surprend même à tomber en empathie avec lui malgré son statut de terroriste. En ce sens, le film réussit quelque chose de très beau, c'est qu'il ne choisit aucun camp. Les américains ne sont ni héroisés, ni diabolisés, de même que Mohammed, le personnage principal, n'est pas représenté comme un martyre ni comme une ordure, seulement comme un homme qui cherche à survivre, perdu dans une immense forêt immaculée, métaphore du chaos et de l'incompréhension qui règnent en maître dans son esprit. On passe en effet d'un désert de sable à un désert de neige, et ce Mohammed ne semble être à sa place ni dans l'un ni dans l'autre. Plus que survivre, son principal instinct semble être celui de mort. "Tuer ou être tué" peut-être sa devise et on se retrouve là dans une sorte d'antithèse et même d'oeuvre complémentaire au premier Rambo, 30 ans plus tard.
C'est donc bien plus qu'un simple survival, la thématique est forte, le traitement sobre, trop sobre peut-être pour véritablement dresser un discours. On salue la force de la mise en scène et l'ambition du propos mais l'on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine frustration devant une thématique qui n'arrive pas à son terme.
A voir tout de même.
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Créée
le 10 févr. 2016
Critique lue 266 fois
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