J'ai personnellement énormément de contradictions qui me viennent à l'esprit quand je pense à Esther.
Esther, c'est un thriller (entendons y film à suspens) traité comme un film d'horreur (traitement de l'image et de la musique), qui se finit comme un thriller. Déroutant. Tout tourne autour d'une cellule familiale percée, c'est comme un huit-clos dans la maison où tout le monde s'observe, à peine ouvert dans ses scènes d'orphelinat, de visite chez la psychologue, où même la mère, la seule qui cherche à lutter (enfin lutter est un bien grand mot) n'arrive pas à percer. Moi qui croyait que dans un thriller, y'avait au moins l'ombre d'une poursuite, même intellectuelle. Ici, les recherches ne sont pas vraiment poussées et hop, on arrive quand même à savoir d'où elle vient. Elle est où l'aiguille dans la botte de foin ?
La psychologie des personnages est très (trop <3) poussée pour Esther. Son histoire est détaillée, assez probable et très bien étudiée avec tout l'environnement qui l'entoure et qu'elle emporte avec elle, le costume, les manières. En revanche, en ce qui concerne les autres personnages, notamment le père, on se dit qu'ils auraient pu créditer l'acteur de quelque chose de mieux qu'un rôle à facepalm. Le second rôle qui revêt le plus de crédibilité est pour moi celui de Max, qui est d'autant plus touchante que c'est une enfant.
Trop de choses sont passées sous silence. Certaines d'ailleurs, comme les sujets qui fragilisent la confiance du couple sont d'une inutilité flagrante. Ce qui résonne d'ailleurs assez bien avec le rôle du père. Il eut fallu au moins redessiner les traits de caractères et les psychologies des personnages, puis le scénario et ça aurait déjà eu plus la gueule d'un thriller. Sinon il fallait bêtement simplifier le scénario et le mettre au niveau des rôles, et on aurait eu un beau film d'horreur.