Je suis mitigé. Le problème avec Desplechin c'est que c'est un génie qui a réalisé trois chefs-d'oeuvre foisonnant d'idées et de piquant dans lesquels chaque mots, chaque mouvement des comédiens, chaque plan sont un régal : Comment je me suis disputé, Rois & Reine, Un Conte de Noël. Alors quand je ne retrouve pas cette même énergie, cette finesse, ce grandiloquent, je reste forcément sur ma faim et je me demande si c'est bien le réalisateur génial que je connais qui est aux commandes. Mais c'est bien lui, on le reconnaît bien, même si ça se passe à Londres et que c'est joué en anglais, on reconnait bien le génie de Desplechin.
Esther Kahn c'est une réflexion sur l'inspiration du comédien, sur comment arriver à jouer quand on n'a rien connu, quand on est vierge. Le sujet est passionnant et l'émotion arrive dans le dernier tiers comme un opéra, partie complètement tendue aux enjeux multiples.
Malheureusement il y a des passages longs, pas passionnants, loin du régal de ce qu'on a pu voir dans ses meilleurs films.
Un Desplechin important, loin d'être anecdotique, mais qui n'a pas le souffle de ses chefs-d'oeuvre.