Attention spoil en partie.
Acombar homme puissant, a bâti sa puissance grâce au mensonge et à l’injustice. Craint de tous, il vit dans l’opulence et règne sur la ville où il habite jusqu'au jour où revient pour se venger, un homme : Hamilton qu'Acombar a trahi et qui l'a payé de 10 ans de travaux forcés.
E Dio disse a Caino est donc un énième western de vengeance mais le thème est traité de manière originale et fait sortir ce film du lot.
Le soir du grand retour d’Hamilton, Acombar se terre dans sa demeure confortable et lumineuse tandis que ses secrets honteux sont soigneusement cachés dans l’ombre. Et c’est justement dans l’ombre qu’Hamilton agit pour révéler au grand jour ce qu’Acombar veut cacher. Tandis qu’Hamilton accomplit sa vengeance implacable, les éléments se déchaînent. La nuit tourne à l’orage, un vent violent ne cesse de souffler. Et Hamilton agit méthodiquement, depuis les lieux obscurs : les souterrains, le cimetière des indiens où personne n’ose mettre les pieds, ou presque. Tandis que la nuit est d’encre, que le vent souffle, que la pluie tombe, que le sable vole, la cloche sonne lugubrement non pas pour appeler les habitants à se rassembler à une fête mais comme une menace de mort. Comme si cela ne suffisait pas le curé en rajoute en jouant un air lugubre sur l’orgue de l’église.
La panique gagne de plus en plus l’entourage d’Acombar : on parle de fantôme, de monstre. Le climat est tendu, les paroles peu nombreuses, le chaos s’installe, les morts se multiplient. Le climat est fantastique mais la menace est bien de chair et de sang. La peur provoque les réactions les plus irrationnelles qui soient et sème la mort.
Hamilton surgit de partout, là où on ne l’attend pas, à l’image du vent insaisissable : il saute d’un toit, il surgit d’une trappe, il apparaît dans le voilage d’une fenêtre qui s’ouvre sous la violence du vent. D’abord extérieur à la maison, il pénètre de plus en plus dans la demeure bien protégée d’Acombar. Invisible, il finit par se laisser voir tout en continuant à se cacher : son reflet se réfracte dans les miroirs muraux tandis qu’Acombar ne sait où tirer pour atteindre celui qui est son pire cauchemar et qui hante sa conscience.
...Et le vent apporta la violence est un western d’ambiance efficace et prenant. Klaus Kinski campe le personnage vengeur tout en retenu, ce à quoi nous sommes peu habitués de sa part… Un western sans cowboy, sans vastes espaces, sans chevauchée, sans héros. Un western spaghetti qui illustre ce passage biblique d’où est tiré le titre original du film : E Dio disse a Caino...
Et Dieu dit à Caïn : par ton crime, tu as créé le mal et le sang versé retombera sur toi et sur ta descendance qui ira errante et vagabonde sur la terre.