Deuxième volet de la Trilogie du Dollar, ce film fait suite à Pour une Poignée de Dollars, sorti l'année précédente. Je l'ai d'ailleurs trouvé vraiment meilleur que son aîné. Ce n'est pas une suite directe, d'où les personnages aux noms différents.
...Et pour quelques dollars de plus conserve une partie du casting, avec Clint Eastwood, définitivement parfait dans ce personnage de cow-boy impassible au summum de la classe, et Gian Maria Volontè dans le rôle du super vilain à l'allure de fou. Mais c'est l'ajout de Lee Van Cleef qui fera toute la différence, permettant un superbe duo avec Clint Eastwood. Ce duo sera conservé dans Le Bon, la Brute et le Truand, c'est en partie pour cela que ce film sera si cool.
Sergio Leone opte pour des personnages silencieux, mais aux discours éloquents lorsqu'ils décident de l'ouvrir. Mais la majorité du temps, l'action parle plus que les mots : toute la scène de rencontre entre Clint Eastwood et Lee Van Cleef, lorsqu'ils se tirent sur les chapeaux, témoigne du sang-froid et de la badassitude (si je puis m'exprimer ainsi) des personnages.
Et ce film regorge de ce type de confrontations ! Il met l'accent sur les duels au pistolet, ce qui sera également conservé dans le troisième volet de la trilogie, et ça donne lieu à de nombreuses scènes à suspense, accompagnées généralement de la superbe musique de Ennio Morricone qui laisse déjà présager ce que sera Il Était une Fois dans l'Ouest. Les duels étaient d'ailleurs moins présents dans Pour une Poignée de Dollars, où on retrouvait plus de "combats de tranchées" à la Rio Bravo.
La fin, avec un retournement de situation incluant un lien familial, inspirera également Il Était une Fois dans l'Ouest, mais cette fois-ci la musique soulignera encore mieux l'action.
...Et pour quelques dollars de plus confirme les bases du genre du western spaghetti, et les films qui suivront s'en inspireront beaucoup. Même au sein du Nouvel Hollywood, on s'en inspire : la scène où les hommes de El Indio rient de la violence m'a beaucoup fait penser à la scène de débauche de La Horde Sauvage, avec ses rires, ses excès, ses moqueries. C'est avec ...Et pour quelques dollars de plus que Sergio Leone confirme son habileté à diriger les westerns, et à partir de là, il ne pondra plus que des chefs d’œuvres.