Avec ce deuxième volet de la trilogie du dollar, nous passons à un cran supérieur. L’histoire gagne en intensité et Eastwood a pris de la bouteille dans son jeu d’acteur qui est plus maîtrisé.
Dans les westerns de Leone, c’en est fini du héros chevalier blanc des westerns américains. Il laisse la place à des anti héros aux personnalités complexes et aux intentions partagées. Dans Per qualche dollaro in più, ce sont deux chasseurs de primes, L’homme au poncho et un colonel plus âgé qui s’associent pour obtenir la prime du hors la loi, El Indio et de sa bande de brigands aux faces patibulaires. Leur association se noue dans un combat de coq autour de leurs chapeaux respectifs ! Excellent moment à tous les points de vue : jeu des acteurs, cadrage de Leone, ambiance bien tendue et en même temps pleine d’humour !
Ces trois personnages : l’homme au poncho, le colonel et El Indio sont caractérisés avec soin : l’un par son mutisme et son style bien à lui (son cigare, sa dégaine, son regard) ; l’autre par le mystère qui entoure son histoire, son regard perçant, sa détermination et le troisième par sa folie, sa cruauté, son manque total de loyauté.
L’histoire se cristallise autour de la capture des bandits, de l’attaque d’une banque et son butin, et d’une montre mystérieuse avec sa petite musique qui nous révèle lentement son histoire à travers les flash-backs. Les scènes d’action se succèdent, les événements se passent rarement comme prévus, le suspens et la tension dramatiques accompagnent l’histoire. Per qualche dollaro in più nous offre de très belles scènes comme celle des bandits tirant sur le coffre en plein milieu du désert, celle du tir sur le pommier et bien sûr le duel final dans le cercle de pierre annonçant la fabuleuse scène au cimetière dans Il buono, il brutto, il cattivo …
Un an après Per un pugno di dollari, Sergio Leone s’impose dans l’univers des westerns avec ce deuxième volet. Il sera suivi une année plus tard du troisième volet, Il buono, il brutto, il cattivo, encore un cran au-dessus, c’est peu dire ! Et il prépare le chef d’œuvre C'era una volta il West où l’on retrouvera une intrigue similaire autour d’un harmonica cette fois-ci.