Avec un tel casting (Jane Fonda dans un film français !), on ne peut que s'attendre à un film réussi, et il l'est.
Il l'est, car il y a la vision affective de voir ces grands acteurs qui assument sans mal leurs propres âges, mais où les femmes demeurent encore très belles et physiques (je ne me ferais jamais à l'idée que Jane Fonda a 74 ans au moment du tournage).
Par contre, ce qui est intéressant, c'est que le réalisateur, dont c'est le premier film, évite la carte de la nostalgie pour jouer sur le présent et le destin funeste qui les attend, car tous ne sont pas en bonne santé.
A ce titre, il faut saluer le très beau rôle de Pierre Richard, qui joue un mari dont la mémoire flanche, et dont sa rancoeur vis-à-vis des allemands va le pousser à engueuler le promeneur de son chien, qui est interprété par Daniel Brühl (qui est le plus jeune acteur de l'histoire).
C'est étonnament peu drôle, sauf par Claude Rich qui ne rêve que de bander à nouveau, et il y a un petit passage très drôle avec Gustave Kervern où il joue un marchand de cercueils improbable en discutant avec Jane Fonda sur la couleur du corbillard.
Mine de rien, c'est un film assez courageux de par l'âge très avancé de ses interprètes, il n'y a que Geraldine Chaplin et Guy Bedos que je trouve un ton-dessous des autres.
Le film dévie ensuite sur un déballage du passé, mais quand la mort finit par arriver, l'amitié, thème central, est plus forte que tout, ce que je trouve très beau, et une dernière scène assez poignante où l'on plonge dans la mémoire en friche de Pierre Richard.
Voilà, ça n'est pas filmé de manière ultime, avec une lumière assez moche, mais c'est un vrai plaisir de voir un tel long-métrage, avec un beau panaché d'acteurs.