Ah Ozon ! J'admire ce mec ! Je n'ai jamais détesté un seul de ses films ! Quand j'en vois, je perçois son professionnalisme, son sens du perfectionnisme, sa précision, sa certitude dans ce qu'il veut donner au spectateur, son envie de jouer avec (ceux qui sont réceptif à son art)...


Bon, j'arrête là sinon on va me prendre pour une groupie :'D


Mais tout ça pour dire que si vous aimez Ozon, vous aimerez ce film. Et si vous détestez Ozon, vous n'aimerez pas ce film ^^ Enfin je pense.


Comme souvent avec Ozon, il joue donc avec le spectateur. J'ai souvent l'impression, quand je regarde un de ses films, que cela pourrait partir dans n'importe quel sens, ce qui amplifie le plaisir de la découverte du film. Et là, il utilise toutes les possibilités pour nous faire plaisir : musique (comme c'est bon d'entendre In Between Days avec la qualité et le volume de son proposés par une salle de cinéma ^^ ), jeu sur la qualité de l'image, mise en scène, direction des acteurs, jeux de regard, sensualité, humour de situation et non forcé, le tout dans un sens du rythme que je trouve caractéristique à Ozon.


Alors l'histoire... Ben c'est l'histoire d'un ado de 16 ans qui va vivre un été très particulier en 1985... Il ne faut pas trop en dire pour ménager la sensation d'incertitude (j'en dirais un peu plus sous bande anti-spoiler peut-être un peu plus tard). Mais on peut dire que c'est tiré d'un bouquin écrit par Aidan Chambers, La danse du coucou.


Comme j'ai vu le film lors d'une avant-première où Ozon était présent, il a indiqué aux spectateurs que c'était une histoire qu'il avait lue lorsqu'il avait 17 ans, durant un été où il avait vécu des premières fois marquantes, et que dès lors il avait espéré le voir adapté à l'écran. Comme plus de 30 ans après, ce n'était toujours pas le cas, et qu'après les péripéties qu'il avait vécues autour de la sortie de Grâce à Dieu, il avait envie de légèreté, il s'est donc attelé à la tâche.


A l'origine, l'histoire devait se dérouler en 1984, mais il nous a raconté l'anecdote qui a fait que le film se déroule finalement en 1985 : tout ça, en fait, c'est à cause de Robert Smith ! ^^ Quand Ozon a voulu acquérir les droits de In Between Days pour pouvoir l'utiliser dans son film, Smith lui a dit qu'il ne pouvait pas accepter, car In Between Days n'était pas sortie en 1984, mais en 1985 ! ^^


On peut d'ailleurs louer le sens du détail car le film est truffé de petites madeleines qui nous replongent dans l'époque (pour ceux qui l'ont connue ^^ ) : en vrac, un bouquin sur Vercingétorix avec une couverture orange, des posters (même si je me demande si ça existait déjà des ados avec autant de posters ^^ ) de Taxi Girl, Freddy Mercury, de Mad Max entre autres, les cigarettes, qu'on pouvait même fumer en boîte de nuit (même si le réalisateur, peut-être pour ne pas trop enfumer l'image n'en a pas mis beaucoup ^^ ), les Walkman, les voitures (ah ça fait bizarre de revoir ces bonnes vieilles R5 :'D ) et bien entendu la musique...


En effet, vous aurez le plaisir (ou pas d'ailleurs ^^ ) de réentendre en plus de In Between Days, des bouts de Cruel Summer de Bananarama, de Toute première fois de Jeanne Mas, Sailing de Rod Stewart et Forest Fire de Lloyd Cole and the Commotions... Même si j'ai une petite réserve sur l'utilisation de ce dernier titre. En effet, même s'il est sorti en 1984, dans mes souvenirs, il n'a marché en France qu'en 1986 après son utilisation dans une pub pour les produits laitiers. Aussi j'ai du mal à imaginer qu'il ait été joué dans une boîte de Normandie avant ^^ Mais peut-être que ma mémoire me joue des tours :'D


Pour finir, je pense que la bande annonce du film est suffisamment évocatrice pour faire fuir ceux qui ne supportent pas ne serait-ce qu'imaginer simplement un homme qui tient la main à un homme :'D Mais au cas où, je le dis plus clairement, ce film n'est pas pour vous. Lors de l'AVP, un journaliste a évoqué Call Me By Your Name. Perso, je comprends pourquoi la comparaison est faite, mais pour moi, ce n'est pas la même chose.

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le 3 juil. 2020

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