Frida perd sa mère à l'âge de 6 ans et se retrouve orpheline. C'est dans la paisible campagne catalane que l'on suit Frida, où elle est recueillie par son oncle, sa tante et leur fille. On devient alors spectateur d'instants d'innocence entre deux petites filles, délicatement saupoudrés des démons naissants de Frida. Été 93 illustre avec justesse, dans la retenue, la difficulté à percuter un lourd choc émotionnel lorsqu'on est encore haut comme trois pommes. L'absence d'une mère, la vive impression de ne pas avoir sa place, les questionnements douloureux résultant des non-dits, sont autant de plaies qu'essaie de panser Frida. On le devine durant les trois-quarts du film, on le prend en pleine poire à sa fin. La latence du traumatisme est parfaitement esquissée. Les dernières minutes sont d'une tristesse qui ferait presque du bien. Pourtant, l'absence de pathos semble être la clé de l'authenticité poignante du premier long métrage de Carla Simon Pipó.