Eté 1943. Carlo, fils d’un dignitaire fasciste, passe des vacances loin de la guerre, à Riccione. Il y rencontre Roberta, jeune veuve d’un officier de marine et mère d’une petite fille. Ils tombent follement amoureux. Le 25 juillet, la radio annonce la chute de Mussolini, le peuple envahit la rue et le père de Carlo doit fuir. Il veut entraîner son fils, mais Carlo choisit de rester avec Roberta malgré le danger.Un soir, pris par une patrouille, ils décident d’aller se cacher chez Roberta, à Rovigo. Mais l’attaque aérienne du train qui les y emmène les sépare...
Le film de vacances, un sous-genre en soi. Romantisme fiévreux et passager, insouciance, oubli du lendemain quand, déjà, il faudra s’en aller. Ce film fait preuve des mêmes qualités que "La fille a la valise " autre film de Zurlini fait un an plus tard , à commencer par une perfection mélodramatique qu’il semble impossible à retrouver de nos jours
Le mélo donc, sans eau de rose. Exaltation, et jamais exagération du sentiment amoureux. Une émotion simple et imparable qui naîtrait de la fluidité du scénario, du magnétisme des acteurs (Trintignant, impeccable), de l’intelligence d’une mise en scène qui joue idéalement de la profondeur de champ pour suggérer le désir naissant. 1943, un été violent. Le vent de l’histoire souffle bien sur les personnages. Il ne les fera vaciller qu’à la toute fin. La guerre, on aura beau l’évacuer au second plan, elle reviendra toujours pour s’imposer : si les hommes ne l’avaient pas inventé, le cinéma l’aurait fait tant elle procure un cadre idéal aux séparations soudaines.
A la fin de la projection, l’humeur est à la mélancolie. Cette ambiance fin de fête quand, la musique éteinte, une vague tristesse s’empare de nous. L’envie de rester quelques minutes de plus, tout simplement. Quand le cinéma filme les sentiments avec une telle pureté, ça donne cela : une œuvre radieuse, un brin naïve. Universelle, comme toutes les réussites italiennes de l’époque.