Ho my dralin' ho my darlin'! oh may darkin', Clementine!
On a tous eu un jour (ou peut être une nuit) l'idée d'effacer une personne de sa mémoire. Dans neuf cas sur dix, à la suite d'une rupture bien sale, bien triste. Et puis comme c'est pas possible, on laisse le temps effacer de notre mémoire les moments déchirants pour finalement ne laisser que les heureux. Il nous reste néanmoins une part de conscience qui n'oublie pas et qui nous dit "plus jamais".
Dans Eternal Sunshine, il est possible de tout effacer, pour repartir à zéro, sans subir les semaines de dépression où on ne fait rien que de réécouter "nos chansons" en chialant et revoir la personne qu'on a perdu dans tous les films ou séries qui nous tombent sous les yeux.
Le scénario est signé par le génie Charlie Kaufman (auteur de "Being John Malkovic", entre autres bijoux), c'est donc ciselé de main de maitre, c'est doré à l'or fin et c'est drôlement malin. On ocille constamment entre le sourire et les larmes, on s'attache presque instantanément aux personnages et on se sent un peu "à la maison" dans cette histoire d'amour et de séparation. La voix off de Jim Carrey est parfaitement justifiée par son journal intime/carnet de croquis et permet à l'auteur de distiller quelques maximes et réflexions douces amères absolument délicieuses et tellement vraies.
La réalisation de Gondry colle parfaitement à l'histoire et ses astuces visuelles pour rendre le lavage de cerveau à la fois crédible et super arty sont incroyables. Une grande majorité des effets spéciaux sont réalisés sans le concours d'un ordinateur et -call me old fashion- mais c'est tellement plus classe ! La complicité entre les deux acteurs est à couper le souffle et on se reconnait tous dans Joel ou Clementine. On vit avec eux les moments les plus heureux ou horribles de leur vie de couple; ce qui ne nous empêche pas de souhaiter pendant tout le film qu'ils se remettent ensemble à la fin. Jusqu'à la scène dans le couloir de chez Joel (je ne vous dit que ça) qui vous terrassera d'émotion, sinon c'est que vous n'avez pas de cœur...
Mention spéciale également à tout le "supporting cast", qui est juste assez développé pour ne pas être complètement relégué à l'arrière plan et qui fournit une base hyper solide à l'histoire d'amour des personnages principaux. Même Elijah Wood est convaincant, et on a envie de lui coller des petites tartes dans la gueule !
Bref, cette critique est trop longue, mais je pourrais parler (ou écrire) des heures de mon amour pour ce film. Voyez-le, vous n'avez pas d'excuses, c'est un chef d'œuvre !