Wins'let do it again (Attention gâchage à l'intérieur)

Eternal Sunshine of The Spotless Mind est un beau film sur le deuil d'une relation amoureuse. Il développe le fantasme de tout cœur brisé qui se respecte : pouvoir tout effacer de sa mémoire pour repartir à zéro sans la souffrance indélébile de la séparation.

Le scénario est habile car s'ouvre sur la rencontre du couple Winslet/Carrey sur une plage mais on comprend rapidement que cette rencontre n'est pas leur première, malgré les apparences. Ils se connaissent en fait depuis longtemps, se sont aimés puis désaimés au fil du temps. Jusqu'à la rupture.
Clémentine (Kate Winslet, toujours aussi excellente) décide alors d'effacer Joel (Jim Carrey) de sa mémoire, comme si leur histoire n'avait jamais existé. Et lui de faire de même. Mais vu que c'est une belle histoire d'amour, ils se rencontrent de nouveau et retombent sous le charme l'un et l'autre.

Le plus intéressant dans ce scénario de Charlie Kaufman (donc tordu) et de la réalisation de Gondry (donc poétique et décalée) est l'imbrication des souvenirs dans la réalité. En effet, une bonne partie du film se déroule dans la tête de Joel, dans le labyrinthe de ses souvenirs avec Clémentine, qu'un médecin expert efface en une nuit. Joel revit ses souvenirs avec son ex puis les voit disparaître, jusqu'à ce qu'il se mette à résister. Débute alors un des passages les plus sympas du film : Joel tentant de « cacher » Clémentine dans des souvenirs où elle ne devrait pas se trouver (notamment de son enfance). L'idée est brillante, le rendu fort sympathique.

Eternal Sunshine est donc un bon film car son scénario, original et schizophrène, ne laisse pas indifférent. Sur une BO qui fait du bien, la caméra de Gondry s'amuse à naviguer dans la tête de son héros et à jouer avec les arrière-plans qui se transforment d'un plan à l'autre. Le montage est aussi une belle performance.

Pour autant, j'ai pour ma part du mal à aller au-delà de 8/10, même après trois visionnages, car je trouve que, pour une histoire d'amour, le couple mis en scène manque de réelle sympathie. Déjà, je le trouve presque improbable, même si, souvent, cela donne les meilleurs couples au cinéma. Ici, malgré le déroulé des souvenirs bons comme mauvais, on a du mal à comprendre pourquoi Clémentine et Joel sont tant attachés l'un à l'autre.
C'est donc le gros bémol pour moi dans ce film qui reste tout de même une belle œuvre, à la fois drôle et touchante.

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le 23 déc. 2011

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Before-Sunrise

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