Fin du XIXème siècle, début du XXème, la vie des femmes de bonne famille est "simple" : se marier, avoir des enfants, les aimer et...? Et ? Non vraiment c'est tout. Forcément tout n'est pas si chatoyant : il y a les fausses couches, le décès du mari, des enfants, la solitude ressenti de les voir s'éloigner etc. La thématique du film est alors précise : trois mères liées par des liens familiaux et affectifs suivent un schéma de vie identique, celui du mariage merveilleux où tout n'est qu'amour, puis se voient reprendre les être aimés. Trois personnages très similaires, au point qu'on se demande pourquoi nous montrer toujours la même chose. La peau des enfants, des baisers sur leurs tout petits corps, encore la peau des enfants, encore la peau des enfants, un joli jardin, un salon luxueux, la peau des enfants. Au bout de dix minutes on a compris où le film voulait en venir, et dans le cas contraire la narratrice - presque unique personnage parlant - nous confirme que c'est tout ce que le film va nous montrer pendant deux heures. Alors sans dialogue, sans conflit dans le scénario, sans large palette de décors et de personnages, on s'ennuie bien vite et on essaie de s'accrocher à la seule chose que le film nous donne : une photographie sublime accompagnée d'agréables - quoique rapidement lassants - solos de piano. C'est tout ce qu'il y a à dire. C'est émouvant mais, triste à dire, c'est très chiant. Même les acteurs, qui ne font rien d'autres que remplir des herbiers en souriant silencieusement, ont l'air lassés.
Le film décide enfin de se terminer sur la course folle d'une jeune parisienne sur le pont Alexandre III pour rejoindre son âme sœur. C'est quoi ça ? C'est une conclusion féministe et pleine d'espoir ? Ah bon, c'en est une ? Pour un film qui réduit la femme au rôle de mère ? D'où sort cette séquence sérieusement ? Stop, il est temps de sortir de la salle après cette Éternité.